Alma Deutscher : retenez bien ce nom, peut-être sera-t-il un jour celui d’un compositeur renommé. Cette jeune Anglaise de 11 ans vient de voir son premier opéra représenté à Vienne, le 29 décembre. Bon, il n’a certes pas été donné au Staatsoper, ni au Theater an der Wien, mais au Casino Baumgarten. Attention, pourtant, Cinderella n’est pas d’une brève œuvrette de quelques minutes : l’opéra en question exige huit solistes et dure deux heures et demie (Alma Deutscher avait déjà composé à quatre ans le premier d’un dizaine d’opéras de chambre). Il s’agit d’une réécriture de l’histoire de Cendrillon, transposée dans une maison d’opéra que dirige la méchante marâtre, le prince cherchant à retrouver non pas la propriétaire d’une pantoufle de vair, mais une jeune compositrice, créatrice d’une mélodie qu’il n’arrive pas à se rappeler. Alma Deutscher a commencé le piano à deux ans, et le violon à trois ; l’inspiration lui vient surtout quand elle saute à la corde. Il vous reste encore deux représentations pour juger de son talent, les 4 et 5 janvier. Soyez prudent : la demoiselle a horreur qu’on la traite de « Petit Mozart », d’abord parce qu’elle est grande pour son âge, et ensuite parce qu’elle n’a aucune envie d’écrire la même musique que le jeune Wolfgang.