Un tweet du critique musical britannique Norman Lebrecht confirme ce que l’on nous avait signalé par ailleurs : le Met continue de ne pas faire recette. Une photo de la salle prise au début du spectacle hier soir montre la moitié des sièges du parterre vide. A l’affiche pourtant, non une œuvre difficile ou déjà vue mais la première représentation d’un des opéras les plus populaires du répertoire – L’elisir d’amore – interprété qui plus est par des chanteurs connus : Vittorio Grigolo et Aleksandra Kurzak. Les raisons d’une telle désaffection, constatée depuis quelques années (voir brève du 18 février 2014), sont sans doute multiples mais comment ne pas rappeler la responsabilité des retransmissions d’opéra au cinéma. Cette pratique, dont le Met fut à l’origine, présente des avantages certains – ouverture de l’opéra au plus grand nombre, un certain confort visuel et acoustique… – mais aussi des inconvénients. Déjà en 2013, Peter Gelb reconnaissait « une cannibalisation de l’audience par les diffusions haute-définition du Met ». Si la tendance se confirme, viendra peut-être le moment où après avoir construit des théâtres de plus en plus grands, il faudra, pour faire le plein, en utiliser de plus petits. Est-ce forcément une mauvaise nouvelle quand on sait que la plupart des ouvrages représentés dans ces opéras gigantesques furent écrits à l’origine pour des salles de taille deux, voire trois, fois inférieure ?
The Met was half-empty on opening night https://t.co/voTpKUdVhf via @sharethis
— Norman Lebrecht (@NLebrecht) 11 mars 2016