Le Festspielhaus de Baden-Baden a proposé ce dimanche 15 décembre un bien beau concert au plateau homogène et valeureux pour un Messie de Haendel de haute qualité, sublimé par la présence du Tölzer Knabenchor. Cette formation bavaroise, célèbre dans le monde entier au point d’avoir été surnommée « les Anges de Bavière » et d’avoir fait l’objet de mangas après ses tournées au Japon, regroupe un chœur de garçons de haut niveau, tous potentiellement solistes. Soutenus par le Kammerorchesterbasel sur instruments anciens dirigé par un Paul Goodwin très en forme, sobre et précis, les petits chanteurs (quoique, certains approchent de la mue) ont fait merveille dans les chœurs de ce Messie littéralement transfiguré, quelquefois éthéré, mais finalement très charnel. À l’exception des trompettes, pas toujours très justes, évidemment là où elles auraient dues être parfaites, dans le central : « The trumpet shall sound », toute la distribution a témoigné d’une remarquable homogénéité. Les solistes, Anglais d’Oxford ou de Cambridge, ne pouvaient mieux correspondre : tant le ténor Benjamin Hulett que le baryton Mark Stone ont convaincu et ému ; le contreténor Robin Blaze a mis un peu plus de temps à trouver ses marques, au final très expressif. Mention toute spéciale à la merveilleuse soprano Nuria Rial, espagnole certes, mais parfaite dans son élocution de l’anglais et aussi angélique que les enfants qu’elle accompagnait. Un vrai cadeau de Noël… [Catherine Jordy]