Les semaines se suivent et la situation de l’Opéra de Tours n’évolue guère. Au point que dans son édition datée du 31 juillet, La Nouvelle République du Centre-Ouest se demande si l‘Opéra de Tours a encore un avenir. Elle donne la parole à Jean-Pierre Tolochard, ancien vice-président de la ROF (Réunion des Opéras Français) et qui fut pendant douze ans, jusqu’en 2007, l’adjoint à la culture du maire Jean Germain. La nouvelle municipalité tourangelle issue des urnes fin juin n’a pas choisi de modifier le processus de recrutement lancé par l’ancienne équipe pour désigner le directeur général du Grand Théâtre et elle a validé le choix des sept candidats présélectionnés.
Pierre Tolochard exprime son désaccord avec cette procédure mise en œuvre pour désigner un successeur à Benjamin Pionnier, au cœur d’une crise apparemment inextricable avec les musiciens de l’orchestre, et prône une séparation des fonctions de directeur administratif et directeur artistique. Pour lui, il convient dans un premier temps de recruter un directeur général de l’Opéra, qui inviterait pendant un an des chefs d’orchestre « pour les tester. Ensuite, un jury compétent pourrait alors désigner un directeur musical, un vrai chef d’orchestre. » Ce « jury compétent » devrait être présidé par une personnalité incontestable, comme Raymond Duffaut (ancien directeur historique de l’opéra d’Avignon et des Chorégies d’Orange). Rien de tel qu’une caution artistique de ce calibre pour rassurer des musiciens actuellement « désemparés ».
En attendant, la saison 2020-21 à l’Opéra de Tours est à peine ébauchée, mais « serait sur les rails ». En espérant qu’elle évite la voie de garage.