Est-ce que le monde de la musique, et plus particulièrement celui de l’opéra, doit réagir à l’actualité politique ? La question est vaste, mais c’est ce qu’a estimé la Conférence des opéras germanophones (Deutschsprachige Opernkonferenz) en lançant une série de concerts baptisée « Oper ohne Grenzen » (Opéra sans frontières), dédiée à la promotion de l’ « ouverture d’esprit du monde de la culture ». Bernd Loebe, directeur de l’Opéra de Francfort et président de cette conférence qui réunit les plus grandes maisons d’Allemagne et d’Europe, a tenu à rappeler ce devoir d’ouverture sur le monde des institutions culturelles dans un contexte politique un peu trouble : « Nous voulons montrer que l’ouverture interculturelle que nous entretenons en tant qu’artistes est également possible dans d’autres domaines de la société » affirmait-il lors d’une conférence de presse le 25 janvier.
Le coup d’envoi de ce tour des opéras d’Allemagne aura lieu le 12 février à Dresde, ville des plus symboliques dans l’actualité politique en raison des régulières manifestations hostiles aux réfugiés organisées par le mouvement PEGIDA.
Pour cette première édition, la Semperoper a frappé haut, en réunissant entre autres son directeur musical Christian Thielemann, la basse René Pape, Camilla Nylund, le directeur musical de Francfort Sebastian Weigle, Daniel Behle, Massimo Giordano ou encore Asher Fisch dans un programme consacré à Mozart, Verdi, Puccini et Beethoven.
Les bénéfices engrangés lors de cette soirée seront reversés à l’Ausländerrat de la ville de Dresde, un conseil militant pour une meilleure intégration dans le milieu scolaire d’enfants et d’adolescents récemment arrivés en Allemagne. Les concerts suivants se tiendront à Leipzig, Düsseldorf, Berlin et Francfort dans les mois à venir.