On ne sait si la démission fracassante de Riccardo Muti, il y a quelques jours, y a conduit ou au contraire n’a pu l’empêcher. Il n’en reste pas moins que le Conseil d’administration de l’Opéra de Rome a décidé, jeudi 2 octobre, de licencier les 182 membres de l’orchestre et du chœur. Il faut rapporter ce chiffre au nombre total d’agents de l’opéra de Rome (460) pour mesurer le caractère inédit – au moins en Italie – et la dimension de cette décision.
Le maire de Rome, Ignazio Marino, qui préside le Conseil d’administration, a indiqué qu’il s’agissait de la seule solution permettant de conduire « à une vraie renaissance de notre théâtre », ajoutant que le départ de Riccardo Muti avait non seulement entraîné une chute des abonnements, mais aussi une « fuite des sponsors ». la situation financière, déjà qualifiée de « désastreuse » deviendrait donc catastrophique. Conscients d’avoir pris une décision « traumatisante », les membres du conseil d’administration ne cachent pas qu’il s’agit pour eux de la seule solution pour éviter la fermeture pure et simple. Comme on peut l’imaginer, les artistes concernés, sous le choc, entendent se défendre jusqu’au bout. La décision d’hier conduit en effet à externaliser les contrats des musiciens, comme cela se fait dans d’autres maisons en Europe, selon l’administrateur de l’Opéra de Rome, Carlos Fuortes. Le bras de fer, un de plus, ne fait que commencer, compromettant la première d‘Aida, qui devait inaugurer la nouvelle saison le 27 novembre. Jamais sans doute l’institution romaine n’a paru si proche de sa fin.