« Finalement à Paris » titrait notre confère Christian Peter à propos de La Fille du régiment à la Bastille (voir recension). Les représentations de l’opéra « le plus français » de Donizetti se poursuivent sous les applaudissements. Hier soir, samedi 27 octobre, avant le spectacle, nombreux étaient sur la place les lyricomanes malheureux à la recherche d’un ou deux billets. De quoi donner aux autres l’impression qu’ils allaient vivre une soirée d’exception. Et ce fut le cas. Dès son entrée sur scène, la Marie « Fifi Brindacier » composée par Natalie Dessay attendrit autant qu’elle amuse. Vite les mains crépitent. Avec l’arrivée de Juan-Diego Florez en culotte tyrolienne, la température monte d’un cran. L’atmosphère devient électrique. Il suffit alors que le ténor balance sans bavure les neuf contre-ut de « Ah ! Mes amis, quel jour de fête » pour que la salle s’enflamme et en redemande. Difficile de refuser à un public chauffé à blanc le bis qu’il réclame à grands cris. C’est donc de bonne grâce que notre Tonio reprend son air, ajoutant neuf nouveaux contre-ut aux neuf qu’il venait d’aligner, soit dix-huit au total en moins d’un quart d’heure. Qui dit mieux ? Personne puisqu’il s’agit du premier bis de l’histoire de l’Opéra Bastille. [Christophe Rizoud]