L’Opera national de Paris joue décidément de malchance dès qu’il entreprend d’inviter des stars. Attendu à compter du 16 mai pour 7 représentations de Tosca aux côtés d’Anja Harteros puis Sonya Yoncheva, Jonas Kaufmann doit renoncer aux trois premières dates pour « toux violente ». L’argument, inhabituel, a de quoi surprendre une semaine avant la première. Sur sa page Facebook, le ténor donne plus d’explications : il a dû expectorer violemment pour ne pas s’étouffer en avalant de travers. « La cause de l’irritation vient d’être découverte », poursuit-il, « et la convalescence devrait donc être très rapide », ce qui expliquerait le maintien des quatre dernières représentations. De la même manière, Juan-Diego Florez en 2008 à Chicago avait été contraint d’annuler douze représentations d’Il Barbiere di Siviglia à cause d’une arrête de poisson.
Jonas Kaufmann, auquel nous souhaitons le prompt rétablissement annoncé, sera remplacé par Vittorio Grigolo le 16 mai et Marcelo Puente, le 19 et 22 mai. Ce dernier, originaire d’Argentine est familier du rôle, qu’il a notamment interprété à la Canadian Opera Company et au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf. En France, il fut Manrico dans Il trovatore à Toulon en 2015. De manière anecdotique, son nom reste attaché à cette drôle d’habitude qu’ont les britanniques de huer les méchants à l’opéra. Dans Madame Butterfly à Londres en 2017, Marcelo Puente avait été copieusement sifflé non pour avoir mal chanté mais parce que Pinkerton, dans l’ouvrage de Puccini, est un sale type. Héros au sens positif du terme, Mario Cavaradossi dans Tosca ne devrait pas encourir un tel chatiment. Puissent au contraire des applaudissements nourris saluer l’entrée d’un nouveau ténor dans la cour des grands et contrebalancer la déception renouvelée des fans parisiens de Jonas Kaufmann.