Mercredi, le monde apprenait stupéfait l’invasion à Washington du Capitole, haut lieu de la démocratie américaine, plus qu’un monument, un symbole, envahi, profané par les hordes de manifestants pro-Trump. Parmi les insurgés, se détachait la figure de Jake Angeli, un complotiste vêtu de peau de bête et coiffé de cornes comme un viking, avec de nombreux tatouages sur le corps, entre Village People et Siegfried, le héros du cycle wagnérien Der Ring des Nibelungen.
L’analogie n’est pas fortuite. L’un de ces tatouages composé de triangles entrelacés est, nous dit-on, une référence au wotanisme, une idéologie néonazie dont le nom provient de Wotan, le premier des dieux du panthéon germanique et, dans la mythologie wagnérienne, le grand-père de Siegfried. De là, à raviver les discussions sur la relation trouble entre Wagner et le nazisme, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas, même si les images diffusées en boucle ces derniers jours n’étaient pas loin d’évoquer ce crépuscule des dieux mis en musique par le compositeur allemand.