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Le 10 juin 1993 s’éteignait une des personnalités les plus attachantes de la scène lyrique, la soprano colorature américaine Arleen Auger (ou Augér), victime d’une tumeur au cerveau. Née en 1939 en Californie, elle s’était très vite spécialisée dans la musique des XVIIe et XVIIIe siècles, de Monteverdi à Mozart. Impressionné par sa voix lors d’une audition, Josef Krips l’engagea aussitôt et elle fit ses débuts au Staatsoper de Vienne en 1967 en Reine de la Nuit, rôle qu’elle devait interpréter dans bien d’autres maisons d’opéra. C’est en Marzelline de Fidelio qu’elle fit ses premiers pas sur la scène du Metropolitan de New York en 1978, sous la direction de Karl Böhm, avec qui elle devait enregistrer Konstanze de L’Enlèvement au sérail pour DG. En juillet 1986, elle fut admirée par 700 millions de téléspectateurs lorsqu’elle chanta l’Exsultate, Jubilate de Mozart pour le mariage du prince Andrew à l’abbaye de Westminster. Son répertoire s’était peu à peu élargi pour inclure les lieder de Schubert, Schumann et Strauss. Héroïne de l’Hippolyte et Aricie gravé par Malgoire, elle fut notamment Alcina et Poppea pour Richard Hickox, chez EMI. Le label Brilliant Classics a eu la brillante idée de rééditer son enregistrement de mélodies de Haydn (en allemand et en anglais), gravé en 1982 pour la firme est-allemand VEB Deutsche Schallplatten. On y retrouve tout l’art de cette magnifique chanteuse, qui sert admirablement des œuvres trop rarement entendues. [Laurent Bury]
Joseph Haydn, Lieder & Songs. Arleen Augér, soprano, Walter Olbertz, piano. 1 CD Brilliant Classics 94685,52’49