Aujourd’hui s’ouvre au Musée des impressionnismes de Giverny l’exposition « Tintamarre ! Instruments de musique dans l’art, 1860-1910 ». Si le thème retenu privilégie les représentations d’objets destinés à produire du son, le gosier humain, cet autre « instrument de musique » n’en est pas exclu. Et si les représentations de ballets sur scène sont pléthore dans l’histoire de la peinture, s’il existe des portraits de chanteurs posant dans le costume de leur rôle le plus fameux, beaucoup plus rares sont les toiles montrant des représentations d’opéra. Certes, Degas fut inspiré par Robert le Diable, mais uniquement par le ballet des nonnes. Cela rend d’autant plus intéressante l’œuvre du pointilliste belge George Lemmen que l’on découvre dans la première salle de l’exposition, et qui nous plonge dans la ferveur wagnérienne qui animait Bruxelles vers 1900. Prêtée par le Musée d’Ostende, cette huile sur panneau réalisée vers 1903 s’intitule Une représentation d’opéra à la Monnaie, Le Crépuscule des dieux. Pour le reste, l’amateur d’opéra pourra glaner ici une superbe esquisse préparatoire de Fantin-Latour pour Autour du piano, où Chabrier au clavier régale ses auditeurs, là un portrait de Claude Terrasse, immortel compositeur de La Fiancée du scaphandrier et autres opérettes croquignolettes. Et quiconque a des yeux ressortira ébloui de ce rassemblement de splendeurs signées Manet, Degas, Gauguin, Bonnard et bien d’autres…
Tintamarre, du 24 mars au 2 juillet, Musée des impressionnismes, Giverny