En 1994, alors qu’il chantait Lindoro en Espagne, Gregory Kunde reçut le diagnostic de son cancer. Très vite il fut opéré et entra en rémission. Un peu plus tard, ses médecins le déclarèrent guéri. Sur son site, aujourd’hui, le ténor américain décide de parler librement de sa maladie, après avoir visiblement souffert de nombreuses rumeurs, souvent farfelues. S’il a décidé de ne pas révéler sa maladie dans un premier temps, c’est qu’il craignait qu’on ne l’engage plus. Selon lui, dans les années 90, le mot cancer sonnait invariablement le glas d’une carrière de chanteur. C’est donc en silence qu’il subit ses séances de chimiothérapie et quand il revint à la scène, en 1995, dans Don Pasquale, il choisit de ne pas expliquer pourquoi ses cheveux avaient disparu. Or en 2002, sept ans après avoir été guéri, il fut opéré d’urgence de la vésicule biliaire, ce qui donna vie à de nouvelles rumeurs, plus morbides encore. Aujourd’hui, Gregory Kunde se félicite d’avoir battu cette maladie qui ne le tourmente plus depuis près de quinze ans, il décide de parler parce qu’il a souffert des rumeurs et des directeurs d’opéra qui lui avouèrent à demi mot qu’ils décidèrent de l’écarter de plusieurs projets parce qu’ils pensaient qu’il ne survivrait pas. Selon Gregory Kunde, un chanteur doit pouvoir vivre son cancer, sa séropositivité, ses problèmes cardiaques sans avoir à craindre le chomage. Son retour à Pesaro cet été prouve, mieux que n’importe quel discours, qu’on peut non seulement survivre à un cancer, mais qu’un chanteur n’y laisse pas automatiquement sa voix. Une belle leçon de courage. [HM]
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