« New horizons » : l’Internationale Händel-Festspiele Göttingen a choisi un titre particulièrement évocateur pour son édition 2022. Il résonne d’abord comme une promesse de lendemains qui chantent après le traumatisme collectif de la pandémie, mais il fait aussi écho aux perspectives nouvelles dont la prestigieuse manifestation entend se doter au lendemain de son centième anniversaire. Un siècle précisément après avoir été redécouvert in loco par Oskar Hagen, Giulio Cesare y retrouvera la scène à partir du 13 mai et ce pour huit représentations. Cette coproduction avec le Nederlandse Reisopera intronise en grande pompe George Petrou, qui vient de succéder à Laurence Cummings au poste de directeur artistique : à la tête de l’orchestre du festival, il signe également sa première mise en scène. En tête d’affiche, les retrouvailles de Yuryi Mynenko et Sophie Junker, mémorables amants dans le Gismondo de Vinci, devraient faire des étincelles.
Donnée le 12 mai pour le concert d’ouverture avec un bouquet de concerti grossi de l’op. 3, la cantate Aminta e Fillide réunira Myrsini Margariti, bien connue des festivaliers, et Bruno de Sà, le plus grisant des soprani masculins. Chef invité, Václav Luks dirigera le 14 mai le Concerto Köln et le NDR Vokalensemble dans Belshazzar, Jeanine De Bique, Mary-Ellen Nesi et Raffaele Pe offrant la réplique à Juan Sancho. Quant au concert de gala, il accueillera cette année Julia Lezhneva (19 mai), accompagnée par la phalange du festival placée sous la conduite de George Petrou. Et les nouveaux horizons dans tout cela ? Ils prendront notamment la forme de créations pour le moins originales : Haendel goes Tinder, opéra multimédia autour de Dorinda (Orlando) et Handel & Hendrix (du nom du musée londonien), rencontre a priori insolite entre l’univers du Saxon (concertos pour orgues, fragments du Messiah et de Belshazzar par le contre-ténor Dmitry Sinkovsky et le B’Rock Orchestra emmené par Dorothee Oberlinger) et celui de Jimi Hendrix (chansons arrangées par Lee Santana). Le festival investira également la cité comme il ne l’a encore jamais fait au gré de formules inédites : Good Morning, George ! mini-concerts à 8h30 – luth à la fontaine de Gänseliesel, carillons à l’église Saint Jacobi ou encore fanfares au New City Hall – ; Lunchkonzert, allusion au goût de Händel pour la bonne chère et, sur le coup de 15h00, Café George, goûters musicaux en clin d’œil au Café Zimmermann de Leipzig. Les plus téméraires des mélomanes se lèveront aux aurores pour admirer au son de la mandoline (Anna Torge) et du luth (Michael Freimuth) le lever du soleil au bord du lac Seeburger (transfert en bus et petit-déjeuner inclus !). Pour découvrir le programme complet, riche d’une cinquantaine d’événements, y compris des conférences et concerts commentés, une seule adresse : https://www.haendel-festspiele.de