Fiorenza Cedolins a éteint sa télé.

Polémique en Italie à propos de la fiction produite par la chaîne de télévision nationale – la RAI – sur Puccini pour le 150e anniversaire de la naissance du compositeur, en collaboration avec le festival Puccini de Torre del Lago. Après la diffusion, cette semaine, les amateurs d’opéra – il en reste dans la Péninsule – ont assailli de mails et d’appels téléphoniques la RAI pour crier leur émoi. Enricho Stinchelli et Michelle Suozo, les deux compères qui animent chaque jour à 13h00 l’émission de radio réference pour le monde lyrique, la Barcaccia (disponible en streaming sur www.radio3.rai.it), se sont fait l’écho du scandale : ils ont relevé que le scénario multiplie les erreurs (Elvire, la femme du maestro, serait l’amour de sa vie… à qui il a pourtant fait des cornes de belle taille ; les rapports de Puccini avec Ricordi sont ridicules et les librettistes Illica et Giacosa, intellectuels plus que respectables, seraient réduits à des clowns). Last but not least, la musique de Puccini est reléguée au second plan derrière celle …d’un prêtre italien sans doute bien en cour à la RAI, don Marco Frisina, déjà auteur de musique de séries télé autour de Tristan et Isolde, Jean-Paul II, Callas et Onassis. La soprano Fiorenza Cedolins qui a incarné de nombreux rôles pucciniens, elle, a trouvé la solution : « Après avoir entendu les acteurs prononcer pour la nième fois « Turandò », comme en français, au lieu de dire « Turandot », nom chinois inventé par Gozzi, beh… j’ai pensé qu’il valait mieux laisser  tomber et j’ai éteint ! ». Jean-Philippe Thiellay