La vocation d’un festival, selon Pierre Audi, est de « se renouveler chaque année ». Aix-en-Provence choisit donc de placer son édition 2023, du 4 au 24 juillet, sous le signe de l’innovation sans cependant renoncer à certaines traditions.
A commencer par Mozart – à tout seigneur… Cosi fan tutte dirigé par Thomas Hengelbrock (comme Les Noces de Figaro il y a deux ans) et mis en scène par Dmitri Tcherniakov (comme Don Giovanni en 2010) viendra à propos rappeler que cette même œuvre inaugura le festival il y a 75 ans (il s’agit en fait du report de la production annulée en 2020 en raison de la crise covidaire).
Tradition aussi, l’importance accordée à la musique contemporaine. Après Written en skin en 2012, George Benjamin offrira en création mondiale Picture a day like this, un opéra en un acte sur un texte de Martin Crimp.
Tradition enfin, même si récente, les opéras en version de concert, au nombre de trois en 2023 (comme en 2022) : Le Prophète dont on espère qu’un enregistrement sous le label Bru Zane poursuivra le cycle Meyerbeer initié par Robert le Diable ; Otello de Verdi chanté par Jonas Kaufmann, Ludovic Tézier et Maria Agresta ; Lucie de Lammermoor – en version française donc – confié à un quatuor de choc : Lisette Oropesa, Pene Pati, Florian Sempey et Nicolas Courjal.
Tradition et, « en même temps » – selon la règle désormais consacrée – innovation.
Innovation, le partenariat avec la Comédie Française autour de L’Opéra de Quat’sous mis en scène par Thomas Ostermeier et dirigé par Maxime Pascal.
Innovation, l’entrée d’Alban Berg au répertoire d’Aix-en-Provence avec Wozzeck placé sous une constellation d’étoiles nommées Sir Simon Rattle, Simon McBurney ou Christian Gerhaher.
Innovation encore, The Faggots and their Friends Between Revolutions, une fantaisie baroque à la frontière du cabaret sur une musique de Philip Venables.
Innovation enfin, Ballets Russes, – L’Oiseau de feu, Petrouchka et Le Sacre du Printemps joués au Stadium de Vitrolles (comme la Symphonie Résurrection de Mahler) par l’Orchestre de Paris sur des créations video de Rebecca Zlotowski, Bertrand Mandico et Evangelia Kranioti –, nouvelle production dont on peut interroger la pertinence à l’affiche d’un festival prétendument lyrique.
Une quinzaine de concert avec côté voix, les débuts aixois de Pretty Yende et d’Asmik Grigorian complète ces neuf spectacles.
Ouverture de la billetterie le 1er février (25 janvier pour les abonnés). Détail de la programmation sur festival-aix.com.