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Faut-il interdire Rameau ?

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Brève
12 février 2020
Faut-il interdire Rameau ?

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Le politiquement correct a encore frappé, et plus fort que jamais. On ne sera pas surpris d’apprendre que la nouvelle nous vient des Etats-Unis : il faut interdire Rameau. C’est en substance ce qu’affirme un certain Callum John Blackmore sur le site Parterre Box. Ayant assisté à New York à la projection d’une captation vidéo de la dernière production des Indes galantes à l’Opéra de Paris, ce thésard en musicologie à la Columbia University estime que la mise en scène de Clément Cogitore présente l’œuvre de la seule manière acceptable, et encore : il fallait aller plus loin dans la dénonciation et la repentance, semble-t-il. En effet, « tous les opéras de Rameau – qui comptaient parmi les divertissements les plus coûteux d’Europe – reposaient sur la richesse produite grâce aux forces jumelles de l’esclavage et du colonialisme […] Bien que Les Indes galantes soit le plus ouvertement colonial par son sujet, c’est toute l’œuvre de Rameau qui est saturée des vestiges de cette histoire horrible. Loin de transcender les atrocités de l’intrigue, la partition de Rameau est tout aussi complice de l’histoire du colonialisme français que le livret de Fuzelier […] Il vaut donc mieux laisser Les Indes galantes dans les poubelles de l’histoire que de jouer cet opéra sans reconnaître le mal qu’il a aidé à soutenir ». Nous voilà édifiés. Seul problème : ne peut-on en dire autant de tous les opéras composés avant l’abolition de l’esclavage ? Ou, par extension, de tous les opéras conçus au XIXe siècle pour un public bourgeois enrichi grâce à l’exploitation du travail des enfants ? Que les Etats-Unis se passent donc de Rameau, à l’heure où l’Europe entière découvre enfin le génie du Dijonnais, comme en témoignent les productions qui se multiplient ici et là. Entre le printemps et la fin de l’été, on verra Castor et Pollux à Munich et à Varsovie, Hippolyte et Aricie à Mannheim, Pygmalion à Trêves, Platée à Dresde et à… Indianola, Mississippi !

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Rameau par Caffieri © DR

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