Dans une crise sanitaire devenue économique et culturelle, l’annonce du maintien du Concert de Paris, le mardi 14 juillet, fait figure de bonne nouvelle. Diffusé en direct à 21h10 sur France Inter, France 2 et les antennes de plus de dix pays dans le monde, placé sous la direction de la cheffe d’orchestre Eun Sun Kim à la tête de l’Orchestre National de France, de la Maîtrise et du Chœur de Radio France, l’événement est présenté comme « le premier grand spectacle européen de musique classique à être maintenu ».
Parmi les artistes invités, tous plus célèbres les uns que les autres – Benjamin Bernheim, Ludovic Tézier, Sonya Yoncheva, Sol Gabetta, Lisa Batiashvili, Khatia Buniatishvili … –, un nom peut sembler moins familier : Fatma Said. Les plus assidus de nos lecteurs se souviennent peut-être de cette soprano égyptienne premier prix en 2012 de la Leyla Gencer voice competition. « Cette jeune artiste née au Caire en 1991 et formée à l’école de musique Hanss Eisler de Berlin (où elle étudie encore) a plus d’un atout dans son sac. Une assurance d’abord, surprenante compte tenu de son jeune âge (21 ans), qui tient à la fois de l’inconscience et de l’effronterie mais qui, combinée à une silhouette gracile, lui donne sur scène une aisance irrésistible. Un timbre ensuite d’une fraîcheur revigorante, une souplesse, un suraigu précis et une intelligence dramatique qu’elle sait utiliser pour offrir de Manon un portrait aguicheur », écrivions-nous à l’époque.
Depuis, Fatma Said continue de marcher « sur tous les chemins » : l’Accademia del Teatro alla Scala, le programme New Artists Generation de BBC Radio 3 et des premiers engagements, notamment au Wigmore Hall de Londres où un critique britannique l’a comparée à « la grande et regrettée Lisa della Casa pour la luminosité de l’expression et la chaleur de la sonorité ». La signature d’un accord exclusif avec Warner Classics marque un nouveau jalon dans sa carrière. Le programme de son premier album El Nour / النور (Light) associe des airs et mélodies de compositeurs classique à des chansons populaires du Moyen-Orient. Le pianiste Malcolm Martineau, le guitariste Rafael Aguirre et un ensemble de jazz comprenant des instruments traditionnels du Moyen-Orient lui offrent la réplique musicale. Sortie annoncée cette automne. A suivre ?