La soprano italienne vient de décéder aujourd’hui 9 février, et avec elle, les mélomanes disent adieu à la plus belle Mimì du XXe siècle. Née en 1935 à Modène un peu plus de six mois avant son concitoyen Luciano Pavarotti, Mirella Freni y avait fait ses débuts à 20 ans en Micaëla. Après une première Bohème en 1958 à Turin, une superbe carrière internationale l’avait conduite aux Pays-Bas, en Angleterre et aux Etats-Unis. Mozartienne (elle avait été Suzanne dans la production Strehler au Palais Garnier en 1973), elle avait ensuite abordé Verdi : après l’avoir applaudie en Marguerite de Faust dans la mise en scène de Jorge Lavelli, Paris l’avait aussi vue en Amelia de Simon Boccanegra en 1978. A l’Opéra Bastille, elle avait interprété le rôle-titre d’Adriana Lecouvreur en 1994. Surnommée la prudentissima, elle avait toujours veillé à ne pas outrepasser ses moyens, refusant toujours d’être Butterfly à la scène, ou n’abordant Tosca qu’au disque et assez tard dans son parcours. La dernière apparition de Mirella Freni remonte à 2005, lorsqu’elle avait incarné Jeanne d’Arc dans La Pucelle d’Orléans à Washington ; la même année, un gala à New York avait célébré ses cinquante ans de carrière et le quarantième anniversaire de ses débuts au Met. Elle laisse de nombreuses intégrales d’opéra, dont plusieurs Puccini dirigés par Herbert Karajan, et avait tourné dans des films réalisés par Jean-Pierre Ponnelle : Madama Butterfly avec Placido Domingo, Les Noces de Figaro avec Hermann Prey, Kiri Te Kanawa et Dietrich Fischer-Dieskau.
Forum Opéra publiera très prochainement une nécrologie plus approfondie de Mirella Freni.