Elle était le Henri Langlois de l’Opéra de Vichy. Josette Alviset est décédée le 13 janvier à l’âge de 80 ans. Musicologue et historienne de l’art, cette forte personnalité au caractère bien trempé a sauvé la mémoire lyrique de la cité thermale. C’est dans les années quatre-vingts qu’elle découvre la qualité de ce formidable patrimoine lorsqu’étudiante à de la Sorbonne l’un de ses professeurs l’encourage à effectuer une recherche sur la vie artistique vichyssoise. Elle découvre alors une mémoire riche d’un siècle d’histoire qui jusqu’au début des années soixante valait à Vichy la réputation de « capitale d’été de la musique ». C’est le début d’une formidable aventure pour cette passionnée.
Le combat d’une vie doublé d’une course contre la montre afin de préserver une somme considérable de documents inestimables. Au tout début elle dû prendre de vitesse la pioche des démolisseurs dans des bâtiments promis à la destruction. Elle n’eut de cesse ensuite de lutter contre l’oubli et l’ignorance pour réunir une somme d’archives, décors, maquettes, costumes, photographies considérable. Un combat récompensé par la création du Centre d’Études et de Recherches Patrimoine Musical en 1987 et l’ouverture du Musée de l’Opéra en 2002.
« Elle s’est battue pour que cette collection unique en Europe existe aujourd’hui. Une collection qui ne représente pas seulement l’histoire culturelle et le rayonnement de Vichy, mais aussi celle du théâtre-opéra durant un siècle ! » souligne Fabien Noble, qui lui a succédé à la direction du Musée. « Je me retire de la direction de ce musée. Je pars avec le sentiment du travail accompli. Au cours des trente ans que j’ai consacré à ce lieu j’ai connu quelques difficultés et beaucoup de joies. » avouait humblement l’intéressée, non sans une légitime satisfaction.