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Décès de Giuseppe Taddei

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Brève
3 juin 2010
Décès de Giuseppe Taddei

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Né à Gènes en 1916, le baryton Giuseppe Taddei est décédé chez lui dans sa maison romaine hier après-midi, mercredi 2 juin. Il aurait eu 94 ans le 26 juillet prochain. Sa disparition marque la fin d’un certain âge d’or, celui de l’après-guerre où, sous l’égide de grands noms – Callas, Karajan, … – l’art lyrique connut une nouvelle jeunesse. Après des études de chant, il avait débuté en 1936 dans le rôle du Héraut de Lohengrin dirigé par Arturo Toscanini à l’Opéra de Rome, théâtre dans lequel il chanta jusqu’en 1942. Ses opinions politiques antifascistes lui valurent d’être envoyé dans un camp de concentration en Allemagne où il dut sa survie à l’amour que portaient à la musique certains de ses geôliers. Après la guerre, il fut engagé par l’Opéra de Vienne, de 1946 à 1948. C’est alors qu’il fit au Festival de Salzbourg la connaissance d’Herbert Von Karajan avec lequel il poursuivit une longue et fructueuse collaboration. Présent à partir de ce moment sur toutes les grandes scènes internationales, il se produisit avec les chanteurs et chefs d’orchestre les plus fameux de l’époque (dont une douzaine de fois avec Maria Callas). S’il fit assez rapidement ses débuts aux Etats-Unis, à San Francisco en 1957, il attendit l’âge de 69 ans pour fouler en 1985 les planches du Metropolitan Opera de New York dans Falstaff, un rôle, avec Gianni Schicchi, qu’il a marqué de son empreinte. Dans le registre comique, il fut également un Leporello de légende dont l’interprétation est immortalisée au disque dans une version qui, cinquante après, reste une – sinon la – référence (Giulini, EMI). Puisqu’on ne peut tout citer de son vaste répertoire, tourné essentiellement vers Mozart et Verdi, on distinguera Iago, d’une noirceur sinistre, et Scarpia, démoniaque en 1962 sous la direction d’Herbert Von Karajan (Decca). Il fit ses adieux à la scène à Vienne, à l’âge de 75 ans, dans un mémorable Simon Boccanegra que dirigeait Claudio Abbado. Un bel exemple de longévité vocale et un bel exemple tout court. Christophe Rizoud

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