A l’opéra, les mezzos écopent souvent des rôles de méchantes, face aux gentilles sopranos. Alors, face à cette situation, autant se résigner, ou même en tirer gloire. C’est cette dernière option qu’a choisie la mezzo tchèque Dagmar Pecková, qu’on a pu voir en France à diverses reprises depuis ses début parisiens en 1992, en Olga d’Eugène Onéguine au Châtelet. Avec Sinful Women, un disque Supraphon à paraître le 17 avril, elle propose un choix de « pécheresses » qui, à côté d’un certain nombre de figures imposées, s’ouvre aussi à une certaine originalité, notamment du côté du répertoire français. Parmi toutes les meurtrières, criminelles et tentatrices auxquelles on pouvait s’attendre, il y a bien sûr Dalila, Kundry, la Médée de Cherubini (en italien, hélas), Clytemnestre, à laquelle répond Hérodiade. Sortant un peu plus des sentiers battus, on trouve aussi la Jocaste d’Oedipus Rex. Un peu plus original encore, la Marie-Magdeleine de Massenet. Enfin, rareté suprême, la scène finale de la Salomé de Mariotte, que René Koering avait révélé à Montpellier en 2005, et que le festival irlandais de Wexford vient de donner à l’automne dernier.