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Concours Bellini, Anna Kasyan fait l’unanimité

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Brève
25 octobre 2013
Concours Bellini, Anna Kasyan fait l’unanimité

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Il aura fallu plus d’une demi-heure de délibération au jury du Concours international de belcanto Vincenzo Bellini pour décider du palmarès de sa 3e édition. Le choix ne paraissait pourtant pas si difficile. Déjà remarquée la veille lors de la demi-finale, la soprano française Anna Kasyan s’impose sans mal face aux cinq autres candidats. Non que son chant soit exempt de défauts mais l’interprète pallie les limites de la chanteuse. Chaque rôle – Semiramide, Lucrezia Borgia et surtout Imogene (Il Pirata) – est profondément habité, par le geste, le regard, la présence tout simplement, une manière d’entrer puis d’investir la scène, assurée, lumineuse. N’est-ce pas la marque des plus grandes de capter et retenir l’attention avant même d’avoir commencé à chanter ? Anna Kazyan a ce talent, entre autres. Nous parlions de défaut. L’aigu mis à rude épreuve dans ce répertoire est souvent dur mais l’agilité est remarquable. La voix est substantielle, avec dans le timbre des reflets dorés. Surtout, qualité essentielle dans le belcanto romantique, le propos est sans cesse renouvelé à travers l’usage de couleurs, de nuances et le choix d’ornement, tous placés au service d’une expression dont la justesse impressionne. Un grand prix décerné à l’unanimité vient couronner cette performance d’exception. Seul homme dans la compétition, le ténor Paul Gaugler doit à la qualité de sa diction le prix de la meilleure interprétation d’un air en langue française (« anges si purs » extrait de La Favorite). Lui qui chantait Siegfried il n’y a pas si longtemps à l’Athénée dans une adaptation du Ring, ose aussi Gualtiero (Il Pirata) après avoir la veille bousculé Gernando (Armida) et Arturo (I Puritani). C’est pour le moins intrépide. Avec le prix du festival de Gstaad, la soprano coréenne Heera Bae recueille le fruit d’un « Ah! Non Credea Mirarti » (La Sonnambula) qui, lors de la demi-finale, avait scotché mais dont, en finale, « Salut à la France » (La fille du régiment) et « Qui la voce sua soave » (I Puritani) n’ont pas pas tenu les promesses.  

 
 

 

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Anna Kazyan, grand prix de la 3e édition du concours international de bel canto Vincenzo Bellini © DR

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