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Dans une interview accordée au New York Times le 2 février, Gérard Mortier évoque la thérapie par laquelle il lutte en ce moment contre un cancer et à cause de laquelle il a perdu du poids et des cheveux, mais pas seulement. Il revient en particulier sur sa nomination à la tête du New York City Opera, dont il avait eu le temps de préparer les deux premières saisons et pour lequel il avait commandé The Perfect American de Philip Glass et le fameux Brokeback Mountain visible en ce moment à Madrid. Il raconte notamment une anecdote assez surréaliste, qui en dit long sur les mentalités des décideurs d’outre-Atlantique. Un des projets phares de son règne new-yorkais devait être Saint-François d’Assise de Messiaen (avant que celui-ci soit transformé en compositeur américain par Télé Nantes, voir brève) au Park Avenue Armory, gigantesque halle industrielle qui a déjà accueilli Les Soldats de Zimmermann en 2008. Hélas, le conseil d’une administration n’était pas vraiment enthousiasmé par ce projet. Une dame qui y siégeait suggéra de remplacer le chef-d’œuvre lyrique de Messiaen par Hänsel et Gretel de Humperdinck. Réponse de Gérard Mortier : « Oui, dans ces deux opéras il y a des anges, mais il faut savoir ce qu’on veut »… [Laurent Bury]