La nouvelle n’est pas encore officielle, mais l’on sait désormais que l’Opéra de Tours proposera en avril 2014, en version scénique, la trop rare Bérénice d’Albéric Magnard, compositeur dont on célébrera l’an prochain le centenaire de la mort. Si Guercœur a eu l’honneur d’une intégrale dirigée en 1986 par Michel Plasson et avec une distribution comptant quelques grands noms (José Van Dam, Hildegard Behrens), Bérénice, créée en 1911 à l’Opéra-Comique, reste scandaleusement ignorée par l’industrie du disque. Sur les scènes, c’est à peine mieux. On avait pu voir l’œuvre à Marseille en 2001, et on l’avait entendue au Festival de Montpellier en 1992, mais les théâtres ne se bousculent pas pour la monter. A Tours, l’orchestre sera dirigé par Jean-Yves Ossonce, et l’on verra en Titus l’excellent Jean-Sébastien Bou dans une production d’Alain Garichot. Et qui sera l’oiseau rare capable d’interpréter le rôle-titre ? Qui succédera à la créatrice, Marguerite Mérentié, grande repreneuse avant 1914 des personnages où s’était illustrée Lucienne Bréval (Phèdre dans Hippolyte et Aricie, Ariane de Massenet au disque) ? On rêve à la pensée de ce dont serait capable une Anna Caterina Antonacci…