Anna Netrebko souriante dans le costume d’Aida, rôle qu’elle interprètera prochainement au Met : la photo – une vidéo en fait – publiée sur Instagram par la soprano pour son anniversaire met le feu aux réseaux sociaux. Raison de la polémique : la couleur de peau de la chanteuse, artificiellement brunie, conformément à la tradition qui veut ainsi montrer les origines éthiopiennes de l’esclave verdienne, par opposition à sa maîtresse et rivale Amneris. Le procédé, inscrit dans la tradition, a aujourd’hui des relents de racisme colonial jugés inacceptables par certains. S’ensuivent d’interminables discussions où tous les coups sont permis, l’un brandissant le livret scruté à la loupe, l’autre expliquant cet excès de bronzage par une station prolongée dans Central Park. Taisez-vous ! – comme dirait Alain Finkielkraut sur le plateau de ONPC. A vouloir envers et contre tout tisser des correspondances entre notre époque et des ouvrages vieux d’un ou deux siècles, les metteurs en scène ont biaisé les cartes. L’opéra est-il forcément politique ? Doit-il absolument signifier ? Dans ce monde de l’artifice où l’on parle en chantant, où des rôles d’hommes sont confiés à des femmes et inversement, ne peut-on accepter en toute candeur sans procés d’intention des codes étrangers à la réalité, en fussent-ils la naïve imitation ? C’est l’intégralité du répertoire sinon qu’il faudra reconsidérer. Pour protester contre le machisme ordinaire, il ne manquerait plus – au hasard – que Carmen, à la fin de l’opéra de Bizet, assassine Don José. Happy birthday Anna !
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Hello from Metropolitan opera Aida!
Une publication partagée par @ anna_netrebko_yusi_tiago le 18 Sept. 2018 à 9 :23 PDT