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A la fin du siècle dernier, quand John Adams composait un opéra sur la visite du président des Etats-Unis à Pékin (Nixon in China) ou sur l’exécution d’un des passagers de l’Achille Lauro (The Death of Klinghoffer), il faisait figure de pionnier en s’intéressant à des événements qui avaient fait la une des journaux quelques années auparavant. Désormais, les compositeurs d’opéra s’attaquent à des faits de plus en plus récents. Créé au début du mois à Tallinn, Nostra Culpa, opéra de l’Américain Eugen Bilman, d’une durée de 16 minutes, s’inspire d’un échange de tweets assassins entre Paul Krugman, Prix Nobel d’économie, et le président estonien Toomas Hendrik Ilves. En comparaison, Falcone et Borsellino, opéra d’Antonio Fortunato créé il y a quelques jours au Teatro Verdi de Pise, fait figure d’œuvre historique : songez donc, on y évoque l’assassinat des juges Falcone et Borsellino en 1992, autant dire il y a des siècles. Alors, pour coller à une actualité brûlante, à quand un opéra sur Jérôme Cahuzac ? Après tout, c’est peut-être à un de ses lointains ancêtres, Louis de Cahusac, que Rameau devait les livrets de Zoroastre, des Boréades et de quelques autres… [Laurent Bury]