Chaque été, la Ville de Catane offre un mini festival, Notti d’estate, au théâtre antique gréco-romain. Les ruines en sont situées en plein centre-ville (si vous avez déjà visité l’Italie, vous comprendrez rien qu’à l’adresse : via Vittorio Emanuele II, pas loin de la via Garibaldi. Deux dénominations qui ont pour équivalent en France l’avenue du Général Leclerc et le boulevard Victor Hugo !). Au programme des réjouissances 2017, du théâtre, des récitals classiques, un ciné-concert (le film Rapsodia satanica de Nino Oxilia, pour lequel Pietro Mascagni avait composé une musique d’accompagnement), et trois représentations de Tosca. La première fut d’abord perturbée par des feux d’artifices impromptus venus couvrir le duo du ténor et de la soprano au premier acte. Puis une chatte a entrepris de ruiner le spectacle, mais avec une subtilité toute féline. Cesarina, car c’est bien elle, s’est d’abord amusée à distraire le public pendant le « Te Deum » en rendant visite à Scarpia agenouillé. Au deuxième acte, sa présence muette est venu détruire le dramatisme de la scène finale. Depuis, on ne parle plus que d’elle ! Notons que Cesarina ne fait que renouer avec une vieille tradition : un de ses lointains ancêtres est connu pour avoir contribué au désastre de la première du Barbiere di Siviglia en miaulant au milieu de l’opéra.
Le Teatro Romano de Catane © DR