La Bayerische Staatsoper figure probablement dans le trio de tête mondial des institutions lyriques, de par les artistes, les chefs et les metteurs en scène audacieux invités saison après saison.
Adresse : Max-Joseph-Platz 2, 80539 München, Allemagne.
Institution lyrique hébergée : Bayerische Staatsoper (Opéra d’Etat de Bavière).
Site Web : https://www.staatsoper.de/index.html
Année de construction : Détruit pendant la Seconde guerre mondiale, le bâtiment érigé entre 1811 et 1818 est reconstruit entre 1958 et 1963.
Architecte : Karl von Fischer, fortement inspiré par le Théâtre de l’Odéon à Paris.
Style architectural : Néoclassique.
Histoire : Lieu de pouvoir, Munich s’est très tôt intéressé au théâtre musical tel qu’il se développe au XVIIe siècle. Les premiers édifices apparaissent progressivement mais c’est Maximilien III Joseph qui fera construire le Théâtre Cuvilliés, aujourd’hui rattaché à la Bayerische Staatsoper. La Bavière devenant un royaume au tournant du XIXe siècle, le Roi Max I décide la construction de ce qui deviendra le Nationaltheater. Le batiment est érigé dans les difficultés financières entre 1811 et 1818 par l’architecte Carl Von Fischer, d’après des plans très largement inspirés du théâtre de l’Odéon. Puis Ludwig I et surtout Ludwig II donneront ses lettres de noblesses à l’institution. Le mécénat de Ludwig II en faveur de Richard Wagner permettra la création de quatre des œuvres majeures du compositeur à Munich : Tristan und Isolde, Die Meistersinger ainsi que le prologue et la première journée du Ring. Die Feen, seront également créées en 1888 de manière posthume à Munich, cinquante-cinq ans après leur composition.
La création du festival de l’Opéra de Munich remonte à l’année 1875. Rapidement l’idée d’un théâtre dédié fait son chemin. C’est ainsi qu’est construit le Prinzregententheater, sur le modèle du Festspielhaus de Bayreuth. Il est inauguré en 1901.
Puis viennent les années Strauss, avec Salome, Elektra et Feuersnot avant la création en 1911 de Die Rosenkavalier. C’est dans l’entre deux-guerres que certains chefs mythiques passent ou font leurs classes : Knappertbusch à la tête de l’opéra pendant 14 ans et déjà un certain Karl Böhm, un certain Wilhelm Furtwängler.
Détruit par un bombardement pendant la Seconde guerre mondiale, l’Institution revoit le jour en 1950 grâce aux efforts de Georg Hartmann, le directeur général, et de Georg Solti alors directeur musical, par le biais du festival. Le directeur suivant Rudolf Hartmann achèvera la restauration entre 1952 et 1967 en travaillant avec trois grands directeurs musicaux Rudolf Kempe, Ferenc Fricsay et Joseph Keilberth. Reconstruit, le Théâtre National rouvre le 21 Novembre 1963 par une représentation de Die Frau ohne Schatten (le cinquantenaire a été fêté il y a deux ans par une nouvelle production confiée à Krzysztof Warlikowski). A partir de 1968 commencent les années Wolfgang Sawallisch, riches en productions et distributions passées à la postérité, de même que de créations marquantes. En 1978 Aribert Reimann créé Lear dans une production de Jean-Pierre Ponnelle, avec Dietrich Fischer-Dieskau, Julia Varady et Helga Dernesch.
Répertoire de prédilection : A grande maison, grand répertoire. Toutefois Munich reste plus particulièrement attachée, de par son histoire, Mozart, Wagner et Strauss (voir la liste des créations marquantes) sont donc programmés chaque année, ce qui n’empêche pas des productions baroques remarquées au Cuvilliés Theater, quelques raretés et des créations mondiales régulières (en 2016 ce sera South Pole de Miroslav Srnka)
Education : Dès l’âge de 4 ans l’opéra propose des programmes éducatifs et d’éveil musical adaptés aux âges de chacun : « concerts coussins » pour les plus jeunes ; des ateliers « Play Opera » pour une somme modique (18€) ; des tarifs réduits pour les enfants de moins de 14 ans (10€) et des conférences d’introduction dédiées les soirs de Représentations Familles.
Les écoles et professeurs désireux d’emmener leur élèves sont accompagnés par un certain nombre de support de présentation pour décrire les œuvres et leurs enjeux aux élèves.
La Bayerische Staatsoper a fondé un orchestre de jeunes musiciens à partir de 12 ans (ATTACA).
Depuis quelques années, la BSO s’est mise à la diffusion en streaming de certaines de ses productions. Ces diffusions sont gratuites et annoncées à l’avance à cette adresse.
Pendant l’été, la place Max-Joseph accueille l’opération « Oper Für Alle » qui retransmet en direct une représentation.
Premier opéra représenté : Catone in Utica, de Giovanni Ferrandini en 1753 dans le théâtre de Résidence, le château des ducs et princes électeurs et rois de Bavière.
Créations marquantes :
- Tristan und Isolde, Richard Wagner (1865)
- Die Meistersinger von Nürnberg, Richard Wagner (1868)
- Das Rheingold, de Richard Wagner (1869)
- Die Walküre, Richard Wagner (1870)
- Die Feen, Richard Wagner (1888)
- Königskinder, Engelbert Humperdinck (1897)
- Der Bärenhäuter, Siegfried Wagner (1899)
- Palestrina, Hans Pfitzner (1917 au Prinzregententheater)
- Friedenstag, Richard Strauss (1938)
- Der Mond, Carl Orff (1939)
- Capriccio, Richard Strauss (1942)
- Lear, Aribert Reimann (1978)
- Lou Salomé, Giuseppe Sinopoli (1981)
- Ubu Rex, Krzysztof Penderecki (1991)
Meilleures places : Sorti du parterre, on recommandera les premiers rangs de balcon de face et de trois-quarts. Il existe aussi deux catégories de places debout. Les plus chères sont bien meilleures et permettent de suivre la représentation « comme dans un fauteuil ».
Acoustique : L’acoustique est assez particulière, sèche par endroit, notamment sur les côtés, le son est plus au moins rond et équilibré selon la position que l’on occupe dans les balcons. Conséquence de cette acoustique, le son est précis permettant aux chefs de mettre en avant les pupitres ou d’isoler certains thèmes aisément.
Tarifs : Ils varient selon la salle où est donné le spectacle (Cuvilliés et Prinzregententheater un peu moins chers) et selon qu’il s’agit d’une production de répertoire ou d’une nouvelle production. L’institution adapte aussi le tarif en fonction de la popularité présumée de l’œuvre. Tarifs compris entre 10 et 264 euros.
Vestiaire : Il y en a à chaque étage depuis le parterre et de chaque côté des balcons. Il est gratuit et efficace.
Toilettes : A l’exemple des vestiaires, il y en a à chaque étage.
A l’entracte : Différents petits bars servent rafraichissements et petits encas dans les Balcons. Deux bars d’importance sont disposés au parterre et au sous-sol. Le foyer est agréable et comme souvent en Allemagne, expositions et traces de l’histoire illustre du lieu et des interprètes qui s’y sont produits peuvent s’admirer à tous les étages.
Le bémol : Le système de réservation des billets : opaque. Vous demandez votre place sitôt la saison mis en ligne, le théâtre traite ensuite ces demandes de place individuelles. Sur quel(s) critère(s) ? Difficile de répondre, l’Opéra affirme que cela est laissé au hasard, mais de fait certains habitués semblent plus facilement servis.
Le dièse : Le Festival du mois de juillet, qui permet de voir en un temps record la plupart des productions et distributions marquantes de l’année, ainsi qu’une ou plusieurs nouvelles productions.
Accessibilité : Le bâtiment a été adapté autant que possible pour permettre l’accès aux personnes en situation de handicap. Pour autant un seul ascenseur et une seule toilette sont à l’heure actuelle accessible. Des tarifs réduits sont proposés pour les personnes souffrant de déficience visuelle ou auditive.
Accès : Située en plein cœur de la ville à la station de métro Marienplatz, l’accès est aisé par les transports en commun. Accès aussi par le tramway. En voiture il faudra aller au parking forcément un peu onéreux en centre-ville. A noter que votre billet d’opéra est valable pour utiliser les transports en commun trois heures avant le début de la représentation et jusqu’à la fin du service.
Boutique : Elle se situe derrière le bâtiment de l’opéra au niveau de la billetterie. Elle est accessible aussi online via le site de l’institution.
Où dîner a proximité ? « Chacun à son goût » et chacun vit la tradition comme il l’entend. Aussi nous vous proposons : une Würst et un Glühwein sur MarienPlatz. A manger debout au milieu de l’agitation de la ville. Ou bien un dîner copieux à la sortie de la représentation en face de l’Opéra à la Spatenhaus ou à la Franziskaner. Le jarret de porc est de rigueur ! Les artistes préfèrent généralement se rendre dans les restaurants un peu plus lounge, genre chic international, situés à côté de la billetterie derrière l’Opéra. Mais soyons bien d’accord : interdit de stalker Jonas ou Anja !
Où dormir à proximité ? L’offre d’hôtellerie munichoise est dense et plurielle, logique quand on sait la vocation industrielle de la ville et les nombreux congrès qu’elle accueille. Les prix varient assez facilement en conséquence. Si vous prévoyiez un voyage fin septembre début octobre, surtout anticipez ! Vous serez en plein Oktoberfest et tous les amateurs de bières du continent et d’ailleurs se donnent rendez-vous dans la capitale bavaroise.