Si son projet a pu susciter au départ certaines controverses, la construction de l’opéra Bastille a sans conteste permis à l’opéra de Paris de rivaliser avec les plus grandes maisons d’opéra du monde, accueillant tour à tour les plus grands artistes français et internationaux. Certains de ses directeurs, tels que Hugues Gall (1994-2004) ou Gérard Mortier (2004-2009), ont particulièrement marqué l’histoire de la maison : l’un pour sa gestion économique exemplaire, l’autre pour son audace artistique. Mais créé notamment dans le but d’attirer de nouveaux publics, l’opéra Bastille est-il aujourd’hui à la hauteur de ses ambitions ?
Adresse : 120, rue de Lyon, 75012 Paris
Institution lyrique hébergée : Opéra national de Paris
Site web : www.operadeparis.fr
Années de construction : de 1984, avec la démolition de la gare de Paris-Bastille, au 13 juillet 1989
Architecte : Carlos Ott (1946) et Roger Saubot (1931-1999)
Style architectural : moderne
Répertoire de prédilection aujourd’hui : le répertoire de l’opéra de Bastille est généralement un savant et nécessaire mélange d’œuvres populaires – opéra italien et de langue italienne en majorité – et d’ouvrages un peu plus difficiles et rares, souvent du XXe siècle, auxquels viennent s’ajouter modestement quelques créations. En raison de la taille de la salle, le répertoire baroque n’y est pas représenté.
Activités pédagogiques et culturelles : c’est désormais sous l’appellation d’Académie que sont regroupées les 3 programmes pédagogiques phares de l’opéra de Paris, en plus de l’Atelier lyrique : Jeune-Public, Opéra-université et Dix mois d’École et d’Opéra. Le programme Jeune Public a pour ambition d’inciter les jeunes à forger leur propre jugement critique sur la musique et la danse, à travers une programmation éclectique. Quant à Opéra-Université, le programme établit des partenariats entre l’Opéra national de Paris et différents établissements d’enseignement supérieur, dans le but, encore une fois, de sensibiliser les étudiants au monde lyrique. Avec la même ambition, et en partenariat avec l’Éducation nationale, Dix Mois d’École et d’Opéra cible plus particulièrement son action sur les élèves des zones d’éducation prioritaire (ZEP).
Depuis la prise de fonctions de Stéphane Lissner en 2015, des concertini sont organisés avant certains spectacles dans les espaces publics de l’opéra. Des conférences de 30 minutes viennent également introduire chaque production à une date donnée au 6e niveau de l’opéra Bastille.
Histoire : « L’opéra Bastille est la mauvaise réponse à un problème qui ne se posait pas » expliquait Hugues Gall en 1990. En effet, beaucoup de controverses gravitent autour de l’histoire de la naissance de cet opéra, et Hugues Gall lui-même reviendra sur ses propos quelque temps plus tard. S’appuyant notamment sur les recommandations du rapport Bloch-Lainé de 1977, commandé en raison d’une hausse des coûts de l’opéra de Paris entre 1972 et 1975 sous l’ère Liebermann, le discours officiel avançait la volonté de bâtir cet opéra dans le but de concrétiser un vieux débat français sur la démocratisation de l’art lyrique. L’idée sous-jacente – et heureusement temporaire – était que tous les spectacles lyriques désertent le Palais Garnier, temple de la culture bourgeoise, au profit d’un grand opéra « moderne et populaire ». Pour conforter ce postulat, deux arguments d’ordre économique et logistique : l’insuffisance des recettes de billetterie du Palais Garnier d’une part ; les insuffisances techniques de l’arrière-scène d’autre part. A en croire l’ouvrage de Maryvonne de Saint-Pulgent, Le Syndrôme de l’opéra, ce nouvel opéra répondait moins à une nécessité qu’à une opportunité politique et urbanistique de réaménagement de certains plans désaffectés de la ville, le « trou des Halles » comme la gare désaffectée de la Bastille.
L’inauguration du bâtiment eut lieu le 13 juillet 1989 afin de célébrer symboliquement le bicentenaire de la Révolution française et la prise de la Bastille, avec un spectacle mis en scène par Bob Wilson et dirigé par George Prêtre, La nuit avant le jour.
Premier opéra représenté : Les Troyens d’Hector Berlioz
Créations mémorables :
- Salammbô de Philippe Fénelon en 1998
- K… de Philippe Manoury en 2001
- Perelà, l’homme de fumée de Pascal Dusapin en 2003
- Adriana Mater de Kaija Saariaho en 2006
- Le Temps des Gitans de Dejan Sparavalo, Nenad Jankovic et Stribor Kusturica en 2007
- Akhmatova de Bruno Mantovani en 2011
Meilleures places : celles du 1er balcon central. Le 2e balcon est susceptible d’apporter une meilleure qualité d’écoute mais au détriment de la visibilité.
Acoustique : elle est moyenne et la perception des voix varie beaucoup selon la place des chanteurs et des décors sur scène.
Tarifs : les prix varient de 5 à 252 euros en moyenne à partir de la saison 2016-2017. Les jeunes de moins de 28 ans ont la possibilité de bénéficier de tarifs préférentiels en souscrivant à un abonnement et/ou à un Pass’ jeunes. Des offres promotionnelles très avantageuses leur sont également régulièrement proposées, avec, le cas échéant, des places en 1ère catégorie à 35 euros. Pour une majorité de spectacles, des avant premières leur sont également proposées pour la modique somme de 10 euros.
Anecdotes : l’opéra, dans sa partie administrative, compte environ 35 km de couloirs.
Vestiaires : ils sont gratuits et sont situés uniquement au 2e niveau de l’opéra. Attention, ils n’acceptent ni valises, ni sacs imposants.
Toilettes : il y en a à tous les étages.
A l’entracte : des bars proposant boissons et restauration légère sont accessibles 45 minutes avant la représentation ainsi qu’à l’entracte. Il est possible de passer commande auprès des bars dès son arrivée et d’éviter ainsi de faire la queue pendant l’entracte, avec une place ou un mange-debout qui vous est réservé. On trouve :
- 1 bar au niveau 0
- 2 grands bars au 2e niveau (parterre)
- 2 bars au 4e niveau (1er balcon)
- 1 bar au 6e niveau (2e balcon)
Le bémol : le bâtiment, en son intérieur comme en son extérieur, n’a pas le lustre du Palais Garnier. Autre bémol, le prix des places devenu instable, croissant et dissuasif.
Le dièse : la vue imprenable sur Paris aux derniers niveaux
Accessibilité handicapés : Les personnes à mobilité réduite accèdent à l’opéra Bastille par l’entrée principale. Dix-huit places sont prévues pour elles pour chaque représentation. La réservation s’effectue par téléphone (01 40 01 18 50) ou par courriel (accessibilite@operadeparis.fr), du lundi au jeudi de 10h à 13h et de 14h à 17h et doit être effectuée au moins 15 jours à l’avance.
Les personnes en fauteuil roulant et leur accompagnateur bénéficient d’une réduction de 20% sur les places de catégorie 2, 3 et 4.
Par ailleurs, pour les personnes malvoyantes, l’opéra Bastille propose certains spectacles en audiodescription avec une réduction de 30% pour elles et leur accompagnateur. Pour la saison 2016-2017, il s’agira de Tosca, Eugène Onéguine et Carmen. Les chiens guides sont autorisés dans la salle de spectacle.
Accès :
- Métro : Bastille (lignes 1, 5, 8), RER Gare de Lyon
- Bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91
- Parking : opéra Bastille, 34, rue de Lyon
Boutique : plus modeste que celle du Palais Garnier, la librairie-boutique de l’opéra Bastille est ouverte du lundi au samedi de 11h30 à 13h30 puis de 14h30 à 19h et jusqu’à la fin du 1er entracte les soirs de spectacle. En outre, la boutique en ligne, récemment refaite, propose des tarifs préférentiels pour les abonnés de la saison en cours, avec une remise de 10% sur l’ensemble excepté les publications et les programmes remisés eux à 5%.
Où dîner à proximité ? Le quartier pullule de toutes sortes de bars et de restaurants. Pour les amateurs de choucroute, la brasserie traditionnelle Bofinger n’est qu’à quelques encablures de l’opéra, de l’autre côté de la place de la Bastille. Pour les bourses plus modestes, le Café Hugo, place des Vosges, possède un bon rapport qualité-prix.
Où dormir à proximité ? Situé juste en face de l’opéra Bastille, l’Hôtel Pavillon Bastille allie calme et emplacement idéal au coeur d’un quartier très dynamique et fréquenté. Situé un peu plus loin sur le boulevard Richard Lenoir, le Best Western Hôtel Marais Bastille est d’un grand confort et jouit d’une belle vue sur la Colonne de Juillet.