Forum Opéra

La Salle Favart

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Enquête
1 mai 2017
La Salle Favart

Infos sur l’œuvre

Détails

Après un an et demi de fermeture, et un léger retard par rapport aux prévisions, la Salle Favart vient de rouvrir le 26 avril, désormais presque intégralement restaurée après plusieurs campagnes de travaux successives. Portrait d’un lieu historique, qui vit notamment la création de Pelléas et Mélisande en 1902.


Adresse : 1, place Boieldieu, 75002

Institution lyrique hébergée : Théâtre national de l’Opéra-Comique, Etablissement public à caractère industriel et commercial depuis le 1er janvier 2005. L’Opéra-Comique ayant fait faillite en 1932, le gouvernement Blum créa en 1936 la Réunion des théâtres lyriques nationaux, placés sous l’administration de Jacques Rouché, établissement public placé en 1939 sous la responsabilité du ministère de l’Education nationale. Fermé en 1971, l’Opéra-Comique devint un moment l’Opéra-Studio de l’Opéra de Paris. En 1990, la Salle Favart retrouva son statut indépendant.

Années de construction : 1893-1898

Architecte : Louis Bernier

Style architectural : Beaux-Arts

Répertoire de prédilection : Après une période de flottement, et un virage vers l’opérette et la comédie musicale sous le mandat de Jérôme Savary (2005-2007), la Salle Favart a retrouvé son identité, avec une programmation allant du baroque à la création contemporaine, mais centrée sur son répertoire historique, tout en promettant une ouverture sur les genres étrangers apparentés (singspiel, zarzuela…).

Activités pédagogiques et culturelles : Organisation de nombreux colloques, en partenariat avec le CNRS, le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française, ou l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Séances scolaires en journée pour les spectacles qui s’y prêtent, concerts participatifs, récitals commentés à destination du jeune public. La Maîtrise populaire de l’Opéra-Comique offre aux jeunes de 8 à 25 ans, non musiciens au départ, une formation complète en chant, théâtre et danse.

Histoire : Le bâtiment que l’on connaît actuellement sous le nom d’Opéra-Comique est en fait historiquement le troisième à avoir été construit sur le même terrain. Si l’institution fut fondée en décembre 1714, il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour qu’apparaisse la première salle, édifiée sur un terrain appartenant au duc de Choiseul. Inauguré en avril 1783 en présence de Marie-Antoinette, ce théâtre est en fait abandonné par la troupe de l’Opéra-Comique au profit du théâtre Feydeau, puis de la salle Ventadour, et enfin du théâtre des Nouveautés ; la Salle Favart, occupée par les chanteurs italiens, est détruite par un incendie dans la nuit du 14 au 15 janvier 1838, après une représentation de Don Giovanni : le calorifère du foyer de l’orchestre aurait mis le feu au magasin de décors. Une nouvelle salle rouvre sur les ruines de la précédente, et la troupe de l’Opéra-Comique y revient avec une représentation du Pré aux clercs, le 16 mai 1840. Le 25 mai 1887, nouvel incendie, pendant le premier acte de Mignon, lié à un défaut de l’éclairage au gaz : 84 morts. La troupe s’installe au théâtre des Nations (aujourd’hui Théâtre de la Ville). C’est là qu’arrive l’architecte Louis Bernier (1845-1919), Prix de Rome d’architecture en 1872 ; la Salle Favart est néanmoins le seul édifice auquel son nom soit encore associé aujourd’hui. La reconstruction selon ses plans dure cinq ans, jusqu’à la réouverture très attendue, le 7 décembre 1898. Au programme ce soir-là, dans une salle entièrement éclairée à l’électricité, un pot-pourri d’extraits des œuvres les plus chères au public, signées Auber, Bizet, David, Delibes, Gounod, Hérold, Massé, Massenet, Saint-Saëns et Thomas, sous la baguette d’André Messager.

L’extérieur fut d’emblée critiqué pour son manque de personnalité, et le plan pour l’exiguïté de ses locaux techniques, mais il fallait bien composer avec l’étroitesse du terrain. Le programme décoratif fut davantage remarqué. On passera assez vite sur les statues de la façade (la Musique par Puech, la Poésie par Guilbert, et les caryatides de la corniche) ; dans l’entrée du théâtre, deux statues accueillent le public, Manon, par Mercié, et Carmen, par Guiraud-Rivière. En réalité, celle qu’on appelle désormais Manon représentait initialement l’opéra-comique, alors que son pendant, œuvre de Falguière aujourd’hui disparue, évoquait le drame lyrique, les deux genres pratiqués par la troupe ; Carmen n’est venue s’y substituer qu’après la Première Guerre mondiale. C’est surtout par ses peintures que la troisième Salle Favart propose un parfait échantillon de l’art académique français vers 1900.  Les différentes fresques des espaces publics retracent l’histoire du genre, selon une vision aussi fantaisiste que cocardière. Les escaliers évoquent les origines qui se perdent dans la nuit des temps, ou presque (nymphes et faunes, chantres du Moyen Age par Luc-Olivier Merson dans l’escalier de gauche) et les genres apparentés (tragédie grecque et ballet par Flameng dans l’escalier de droite). Une fois dans le foyer, on apprend que l’opéra-comique serait apparu en France, avec le Ballet comique de la reine, ancêtre prétendument direct des spectacles de la Foire Saint-Laurent (fresques de Gervex aux deux extrémités de la pièce), à moins qu’il ne faille en faire remonter la généalogie jusqu’au Jeu de Robin et Marion, dépeint par Toudouze dans l’une des rotondes. Les (ex-)piliers du répertoire sont évoqués par Albert Maignan : Le Chalet d’Adolphe Adam, Les Noces de Jeannette de Victor Massé, sous un plafond dû au même artiste. Quant au plafond de la salle, peint en grisaille bleutée par Benjamin-Constant, on y discerne quelques personnages emblématiques, comme Manon dans sa chaise à porteurs, Mignon, Mireille, Lakmé et Carmen.

Spectacles marquants : Plusieurs Massenet en première mondiale (Cendrillon, 1899, Grisélidis, 1901, la deuxième version de Sapho, 1909) ou en création française (Le Jongleur de Notre-Dame, 1904, Chérubin, 1905).

1900 : Louise

1902 : Pelléas et Mélisande

1907 : Fortunio, Ariane et Barbe-Bleue

1911 : L’Heure espagnole

1914 : Mârouf, savetier du Caire

1947 : Les Mamelles de Tirésias, et en 1959, La Voix humaine

1987 : recréation d’Atys (après Florence), le spectacle de Jean-Marie Villégier et William Christie étant repris dès 1989, puis remonté en 2011.

Nombre de places : 1200 (les récents de travaux de mise en conformité et d’installation d’un système de ventilation ont fait perdre une cinquantaine de places)

Meilleures places : Lors des premières, les huiles sont généralement regroupées au premier balcon de face, on suppose donc qu’il s’agit des meilleures places. Le parterre offre également d’excellentes conditions pour apprécier les spectacles. Et bien sûr, comme dans toute salle à l’italienne, les places les plus latérales ne permettent de voir qu’une partie de la scène. Le poulailler était autrefois surchauffé l’été, mais on espère que les récents travaux de ventilation y auront remédié.

Acoustique : La seule qui permette de donner correctement des ouvrages baroques à Paris, noyés dans toutes les autres salles de la capitale.

Tarifs : de 6 euros – même pour les principaux spectacles, mais sans visibilité – à 135 euros pour (pour les créations d’ouvrages contemporains, le prix des places les plus chères ne dépasse pas 90 euros). Pour les concerts, le tarif maximum est de 50 euros. Evidemment, les abonnements et offres destinées aux groupes permettent de faire encore un peu baisser les prix. Et si vous avez moins de 28 ans, 500 places à 20 euros vous sont réservées les soirs de première.

Anecdote : par une coquetterie assez inexplicable, l’Opéra-Comique semble avoir depuis peu perdu son trait d’union, tous les documents officiels parlant désormais de « l’Opéra Comique », Jérôme Deschamps ayant ainsi tenté d’instaurer une distinction entre le genre (opéra-comique) et le lieu (Opéra Comique). Pour éviter de vous faire reprendre, « Salle Favart » paraît sans risque.

Vestiaires : un seul, situé dans le vestibule, sur la droite.

Toilettes : au rez-de-chaussée, entre le vestibule et la salle Bizet, et à mi-chemin des escaliers latéraux. En investissant l’espace jusque-là dévolu à l’infirmerie, les récents travaux ont permis d’en doubler le nombre (auparavant, il fallait en général s’armer de patience).

A l’entracte : vous pouvez désormais déguster le Favart, le fameux gâteau à la framboise créé spécialement par Lenôtre pour l’Opéra-Comique. Mais attention, ce délice est accessible uniquement sur commande, et accompagné d’une coupe de champagne, pour un total de 20 euros (la commande doit avoir été passée au moins cinq jours ouvrés avant la date souhaitée).

Le bémol : la minceur des portes entre la salle et son pourtour permet d’entendre le moindre bruit dans les couloirs (pas et discussions des ouvreurs et ouvreuses, passage de chariots pour le buffet lors des réceptions…).

Le dièse : une salle chaleureuse, « familiale », aux dimensions humaines, et depuis l’arrivée de Jérôme Deschamps en 2007, une programmation remarquablement bien construite.

Accessibilité handicapés : Les personnes en situation de handicap et leur accompagnateur bénéficient d’une réduction de 20% sur le prix des places. Pour les spectateurs en fauteuil roulant, entrée par le 5, rue Favart, puis ascenseur (installé en 2013) ; des toilettes aménagées sont également à leur disposition. La dernière campagne de travaux porte à seize le nombre de places PMR, réparties sur tous les niveaux. Pour les malvoyants, la salle est équipée de casques et plusieurs spectacles sont accessibles en audio-description.

Accès : stations de métro Richelieu-Drouot (lignes 8 et 9), Quatre-Septembre (ligne 3), Auber (RER A) ; bus 20, 27, 39, 48, 52, 67, 74, 85, 95. Deux parkings à proximité : Chauchat Drouot (forfait de 5 euros pour les spectateurs se rendant Salle Favart) et Bourse.

Boutique : ce n’est pas prévu pour l’instant. A part le programme, vous ne pourrez donc rien acheter comme souvenir, même si vous êtes grand consommateur de produits dérivés d’inspiration plus ou moins lyrique.

Où dîner à proximité ? au 16, rue Favart, le Bistrot de l’Opéra-Comique vous accueille dans un décor à peu près contemporain de l’édifice de Louis Bernier ; au 14 de la même rue, « Les Noces de Jeannette » offre une ambiance typiquement parigote. De toute façon, ce ne sont pas les restaurants qui manquent dans le quartier…

Où dormir à proximité ? au 5, rue Marivaux, la très chic Maison Favart (****) vous accueille dans un certain faste, au pied de l’Opéra-Comique ; si vos ambitions et vos moyens sont un peu plus modestes, essayez par exemple l’hôtel Icône, au 4, rue d’Amboise.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Se réinventer ou mourir : l’opéra face à son destin

Actualité

Saison 2023-24 : les programmes

Les programmes 2023-24 des principales institutions lyriques de France, d’Europe et au-delà
Actualité

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview