Grève à rallonge à l’Opéra Comique

Manifestation de grogne à l’Opéra Comique lundi soir, 14 juin, pour la première de Pelléas et Mélisande. Le personnel, en grève mais ne souhaitant pas prendre le public en otage, a décidé de retarder de trente minutes le lever le rideau, soit 20h30 au lieu de 20h. Le geste voulait attirer l’attention de la Direction des Tutelles sur l’inadéquation entre le projet artistique de Jérôme Deschamps et les moyens humains, techniques et financiers de l’Opéra Comique. Malgré des signes d’alerte répétés, les salariés n’ont pas été entendus et l’effort qui leur est demandé devient maintenant intenable, dixit le tract distribué aux spectateurs à l’entrée de la Salle Favart. Reste que, Pelléas n’étant pas Cavalleria rusticana (en termes de durée pour le moins), la méthode, aussi douce soit-elle, porte à près de minuit une spectacle dont on se demande déjà pourquoi il ne commence pas à 19h30, comme la plupart des opéras à Paris. D’autant que sa longueur est encore étirée par la version choisie par Sir John Elliot Gardiner, celle qui donne à entendre le drame lyrique de Debussy dans son état d’entrée en répétitions début 1902, avant que les contraintes de la scène et de la censure n’obligent le compositeur à réviser sa partition. Compte-rendu à suivre. Christophe Rizoud