Un opéra de Manuel Garcia exhumé

S’il était ténor –créateur du rôle d’Amalviva dans Le Barbier de Seville de Rossini –, père de Maria Malibran et Pauline Viardot, on a tendance à oublier que Manuel Garcia fut aussi compositeur d’opéra. Un oubli que la Compagnie Auteuil Zéro 4 Virgule 7 (des jeunes professionnels du théâtre et de la musique qui explorent les sentiers peu battus du répertoire lyrique) veut réparer en proposant la recréation française de L’Isola Disabitata, l’un des cinq opéras de salon composés par Manuel Garcia (1831). Pas d’orchestre donc, juste un piano qui accompagne un quatuor vocal (soprani, ténor, baryton). Le livret repose sur le même argument que L’Isola Disabitata de Haydn. Quant à la musique, s’il n’y a rien de révolutionnaire dans les récitatifs, airs, duos, et quatuors qui la composent, elle n’est pas sans évoquer, parait-il, celle de Rossini et de Bellini, tout au moins en termes d’exigence vocale. C’est déjà pas mal. Le défi sera relevé par Léa Sarfati, Omo Bello, Manuel Nunez Camelino, et Ronan Debois, dans une mise en scène de Grégory Cauvin, à Nice, au grand auditorium du CNRR le 7 janvier 2011 puis au centre culturel de la Providence les 18 et 19 mars 2011. Amateurs de bel canto et de raretés, ne pas s’abstenir. Christophe Rizoud