Frank Castorf © DR
2013 sera l’année du bicentenaire de Richard Wagner (et du 130e anniversaire de sa mort). Pour cette occasion, la direction du Festival de Bayreuth avait confié la réalisation d’un nouveau Ring au réalisateur allemand Wim Wenders. Hélas, celui-ci a renoncé en avril dernier, laissant la direction devant un défi particulièrement difficile à relever : trouver un metteur en scène capable d’offrir d’ici deux ans une tétralogie qui, bicentenaire oblige, attirera les regards de tout le monde lyrique ! Finalement, c’est à Franz Castorf que ce nouveau Ring a été confié. Un choix d’autant plus étonnant que l’actuel intendant de la Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz n’aime guère Wagner. L’univers du compositeur ne lui est en effet pas étranger : Castrof a réalisé il y a quelques années sa version des Maîtres Chanteurs proposée à Chaillot en 2007 : des acteurs à la places des chanteurs (mais des acteurs qui essaient de chanter, dont certains à qui il a expressément demandé de chanter faux !), un orchestre réduit à un piano, des instruments à vent et un accordéon, un chœur de 4 machinistes … Il fallait bien ça pour se venger d’un ouvrage qui, selon le metteur en scène, « n’a pas constitué impunément la clé de voûte de l’œuvre d’art national-socialiste de 1933 ». On ne sait pas trop en revanche quel mal Verdi a pu lui faire, mais la production d’Otello à Bâle n’était pas davantage respectueuse : après une prière sur un plat de pâtes arrosées au Chianti, Desdémone échappait de peu à un Otello qui essayait vainement de l’étouffer avec un sac plastique. Alors, « Castorf » rimera-t-il avec « Catastrophe ou « Franz » avec « Tendanz » ? La réponse dans deux ans. [PC]