Le label Naxos, qui n’a pas peur des raretés, se lance dans une courageuse entreprise de réhabilitation de la musique anglaise du XIXe siècle, pour donner tort à ceux qui affirment qu’entre Haendel et Britten l’Angleterre fut une nation sans musique. La Lurline de Wallace a déjà fait l’objet d’un compte rendu ici même (voir notre recension). Le Victorian Opera Chorus and Orchestra, dirigé cette fois par Ronald Corp, vient d’enregistrer le Robin Hood, opéra romantique créé en 1860, œuvre de George Alexander MacFarren (1813-1887), compositeur prolifique à défaut d’être toujours inspiré. Mendelssohn et Wagner admiraient son ouverture Chevy Chace, donnée à Leipzig en 1843. Tout en refusant de composer un opéra intégralement chanté, MacFarren propose des ensembles très développés, dans une veine qui préfigure parfois Gilbert and Sullivan, sans l’humour inimitable de ces derniers. Pour interpréter la partition toute neuve établie d’après le manuscrit, pas de stars mais de – plus ou moins – jeunes solistes britanniques (le Robin des Bois n’a pas trente ans) qui semblent chanter cette musique comme ils respirent. Un modèle à suivre en France ?
Alexander MacFarren, Robin Hood, 2 CD Naxos 8.660306-07. 78’36 + 79’57
Robin Hood (Intégrale) | George Alexander MacFarren par Ronald Corp