C’est un phénomène tout à fait jubilatoire quand un critique, qui est aussi auteur, s’attaque à un auteur qui est aussi critique et que l’auteur qui a été critiqué par le critique se met à critiquer l’auteur qui l’avait critiqué.
Ainsi, notre éditorialiste, Sylvain Fort, avait-il légèrement égratigné dans Classica (n° de janvier 2012) Les Véristes de son respecté confrère Gérard Denizeau. Hasard du calendrier, le même Gérard Denizeau a décidé de traiter – dans L’Education musicale (n° de février 2012) – du Puccini que Sylvain Fort publiait un an et dix mois plus tôt chez Actes Sud.
Oui. Un an et dix mois plus tôt. Prodigieuse coïncidence.
On ne s’étonnera pas de lire une critique à la virulence et au mépris totalement décomplexés et, en fin de compte, l’exercice pourrait être amusant s’il n’était pas motivé par une haine aussi apparente.
L’ultime preuve qu’un critique endure tous les tourments, sinon celui d’être lui-même critiqué ? Et d’ailleurs, cette brève n’en est elle pas l’illustration ? (CDR)