Malika Bellaribi-Le Moal n’est pas la chanteuse lyrique la plus connue du sérail. Atypique, son histoire ressemble à un conte de fées traversées d’épreuves. Née à Nanterre, enfant d’une famille nombreuse issue de l’émigration, gravement accidentée à l’âge de 3 ans, elle découvre le chant à travers les cantiques des religieuses qui la soignent. Devenue adolescente, elle vit de petits boulots, tombe enceinte, sombre dans une profonde dépression jusqu’à ce que la musique vienne bouleverser sa vie. Envisagé comme une thérapie, le chant devient une passion dont elle fait son métier. Tempérament aussi généreux que passionné, Malika Bellaribi-Le Moual a depuis 10 ans mis en place des ateliers pédagogiques d’initiation au chant lyrique pour enfants, adolescents et adultes des quartiers défavorisés, ce qui lui a valu le surnom de « Diva des quartiers ». C’est ce parcours exceptionnel qu’a voulu saluer le Ministre de la culture et de la communication, Frederic Mitterrand, en la décorant, mercredi 7 mars, des insignes de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. Lors de la cérémonie, Malika Bellaribi-Le Moual, accompagnée au piano par Hye Jin Yoon-Ferry a interprété avec le même enthousiasme « Stride la Vampa » (Il Trovatore) et « Bel Raggio Lusinghier » (Semiramide), deux airs écrits a priori pour deux tessitures différentes. Atypique, on vous l’a dit. Christophe Rizoud