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Le voleur de voix, un « Twilight » pour amateur d’opéra

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Brève
1 juin 2012
Le voleur de voix, un « Twilight » pour amateur d’opéra

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« Mais qui croit aux vampires maintenant ? » s’interroge Maximilien, lui-même buveur immodéré de sang, dans Le castrat et les rois fous, premier volume du Voleur de voix, une trilogie qui est aux amateurs d’opéra ce que Twilight est aux adolescentes des années 2000. Seule la magie de la voix chantée peut rendre au héros de cette saga romanesque la part d’humanité qu’il a définitivement perdue en s’emparant en 1663 du diamant bleu de la déesse Kâlî. Sa quête immodérée de sang et de son le conduira à poursuivre de ses assiduités Farinelli, dont il fera aussi un vampire, puis dans La diva et le prince romantique, le deuxième tome de la série, Maria Malibran. Le troisième volume devrait, si l’on en croit les indices disséminés dans les deux précédents, mettre à l’honneur rien moins que Maria Callas. Ecrivain canadien, Jean-Nicholas Vachon se préoccupe à la base davantage de fantastique que de littérature et de musique. Viviane Saint-Amand, l’une des protagonistes de l’histoire, est « d’une beauté à couper le souffle », « blonde comme les blés », « le regard aussi vert que la campagne irlandaise ». On l’a compris, ce n’est pas ici que l’on enrichira son vocabulaire et que l’on s’enivrera de métaphores rares. De même, les adeptes de musicologie iront chercher ailleurs les éléments qui nourriront leur intérêt pour le chant en général et pour Farinelli et Malibran en particulier (par exemple dans L’histoire des castrats de Patrick Barbier, qui a servi de référence à Jean-Nicholas Vachon ou dans les enregistrements de Philippe Jaroussky que l’auteur avoue avoir beaucoup écoutés sans que cela rejaillisse pour autant sur son écriture). On parle peu musique durant les mille cent pages que font les deux ouvrages réunis. On confond un peu « haute-contre » et « contre-ténor », l’art de Farinelli se résume pour l’essentiel à triller les notes, celui de Maria Malibran n’est pas beaucoup plus décrit. Mais l’auteur possède une imagination foisonnante et un vrai sens du récit, tant et si bien que, mordu à notre tour, on se laisse prendre à cet entretien avec un vampire lyricomane, de l’Inde au Canada, à travers plus de trois siècles d’histoire et de musique. Le roman de l’été. Christophe Rizoud

Jean-Nicholas Vachon : Le voleur de voix. Editions Michel Quintin

  • Le castrat et les rois fous (volume 1). 553 pages. ISBN 978-2-89435-509-1
  • La diva et le prince romantique (volume 2). 550 pages. ISBN 978-2-89435-545-9.

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