Aux Jeux Olympiques de l’opérette, qui va l’emporter : Florimond Ronger, dit Hervé, ou Jacques Offenbach ? La 7e édition du Festival Offenbach d’Etretat mettait cette année en parallèle le « compositeur toqué » et le « Petit Mozart des Champs-Élysées ». Tout commence par une mise en route drôle et enlevée menée tambour battant par la délicieuse Edwige Bourdy, qui détaille avec gourmandise le « Demandez chaud chaud chaud, vlà des nouvelles, vlà du nouveau » d’Hervé. Et l’on comprend encore mieux avec sa bouffonnerie musicale en un acte Les deux chanteurs sans place (1866) pourquoi le compositeur de Mam’zelle Nitouche avait tellement amusé Wagner : Dutoc et Dumouche, deux chanteurs d’opéra ratés, nous tendent le miroir de nos critiques où s’alignent problèmes techniques, liaisons mal-t-à propos et prononciation hasardeuse… Mais c’est vraiment avec Bagatelle d’Offenbach (1874) que l’on atteint la quintessence du genre : théâtre et chant s’y trouvent là à égalité, dans un chassé-croisé proche de Feydeau. Ghyslaine Raphanel, Franck Leguérinel, Yves Coudray, Edwige Bourdy et Mowgli Laps mettent au service de cette soirée qui n’engendre pas la mélancolie leurs talents de comédiens et de chanteurs : de l’opérette comme on l’aime, défendue par de grands professionnels du théâtre lyrique, dans des décors et costumes particulièrement soignés de Michel Ronvaux, et accompagnés par le pétillant orchestre André Messager dirigé par Thierry Pélicant. Ce soir Offenbach l’emporte haut la main, mais Hervé n’a pas dit son dernier mot ! Un petit festival bien sympathique qui a un goût de revenez-y. [JMH]
Bouffes Étretatais, les 9 août et 11 août 2012. Projection de Mamz’elle Nitouche d’Yves Alllégret, et bien d’autres concerts : www.festivaloffenbach.fr