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La musique instrumentale de Félicien David suscite à nouveau l’intérêt depuis quelque temps, et plusieurs disques lui ont été consacrés, notamment par Christophe Coin avec l’ensemble baroque de Limoges. Le moment de réhabiliter sa musique vocale est peut-être enfin venu : le 26 janvier, Opera Lafayette ressuscite son opéra Lalla-Roukh, qui ne retient qu’une infime partie de l’oeuvre du même titre due au poète romantique irlandais Thomas Moore. C’est d’une opération ambitieuse qu’il s’agit, puisqu’on se bornera pas à une version de concert, mais à une authentique production scénique ; et comme l’action se situe en Inde, on a fait appel à une équipe tout droit venue du sous-continent, pour les costumes, confiés à la designer indienne Poonam Bhagat, et pour la chorégraphie signée Anuradha Nehru et Chitra Kalyandurg, le tout mis en scène par Bernard Deletré, qui tient aussi le rôle de Baskir. Dans le rôle-titre, Marianne Fiset pourra confirmer l’excellente impression qu’elle avait faite en Manon à notre collègue Brigitte Cormier, tandis qu’Emiliano Gonzalez-Toro devrait manifester son adéquation au style français en général, en abordant un répertoire un peu plus tardif que d’ordinaire. Espérons que Naxos, qui a déjà commercialisé plusieurs enregistrements d’oeuvres rares remontées par Ryan Brown à la tête d’Opera Lafayette, laissera traîner ses micros au Kennedy Center de Washington, ou au Rose Theater du Lincoln Center de New York, où Lalla-Roukh sera également donné le 31 janvier. [Laurent Bury]