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La première Traviata de Diana Damrau ne circule pas encore en vidéo mais You Tube donne tout de même à entendre la captation sonore du « Sempre libera ». L’absence d’images permet de se concentrer sur l’interprétation vocale très – trop ? – expressive, comme si la soprano allemande découvrait les ressources d’un grave encore artificiel. Rien d’étonnant pour une chanteuse qui, il n’y a pas si longtemps, comptait à son répertoire La reine de la nuit. Plus surprenant, en revanche, de la part d’une ex-colorature, la vocalise est parfois brouillonne et le suraigu, notamment le contre Mi bémol final, d’une précision relative. Pris dans le feu de l’action, le public applaudit à tout rompre. Lui en faire grief serait oublier que l’opéra, comme tout spectacle vivant, est d’abord un art de l’instant. Seule compte l’émotion vécue au présent, le reste n’est que bavardage. [Christophe Rizoud]