Du 18 au 24 mars, le Théâtre 71 Malakoff propose Cachafaz, l’opéra-tragédie barbare d’Oscar Strasnoy sur un livret de Copi, créé au Théâtre de Cornouaille Quimper en novembre 2010 et donné à l’Opéra-Comique le mois suivant. La reprise de cette invraisemblable histoire de cannibalisme libertaire donne l’occasion de revoir la stupéfiante performance de Marc Mauillon dans le rôle du travesti Raulito, d’apprécier la voix chaude du baryton-basse argentin Lisandro Abadie, également responsable de la dramaturgie de ce spectacle brillamment monté par Benjamin Lazar. Tout aussi savoureuse s’avère la prestation de l’Ensemble 2e2m et du chœur les Cris de Paris, dirigés par Geoffroy Jourdain. Seule laisse dubitatif la partition de Strasnoy, qui abuse des rythmes de danse sud-américains et de la pratique de la citation (quelques mesures de l’ouverture de la Force du destin transcrites pour batterie, synthétiseur, clarinette et guitare, c’est drôle, toute l’ouverture, c’est trop), l’inventivité résidant avant tout dans les interventions des chœurs, bien plus que dans l’écriture destinée aux solistes.