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Pour La Donna del lago à Paris en 2010, nous avions déjà Joyce DiDonato et Juan Diego Florez. Mais le public du Royal Opera House a eu droit, en supplément, à une scène de viol collectif. Londres ayant jugé grotesque la production de Lluis Pasqual, qui aurait dû être prêtée à Covent Garden, une nouvelle mise en scène a été commandée à John Fulljames, qui ne semble pas avoir fait l’unanimité. Deux rôles très secondaires apparaissent déguisés l’un en Walter Scott (Serano), l’autre en Gioachino Rossini (Albina) et ils sont présents d’un bout à l’autre du spectacle, notamment pour faire sortir l’héroïne de sa vitrine. Le pire est néanmoins la scène de gang rape mentionnée plus haut, sans parler du dépeçage sanguinolent de diverses bestioles. Heureusement, le public anglais a de quoi se consoler en fermant les yeux et en ouvrant les oreilles, puisque la distribution est complétée par Michael Spyres en Roderigo et Daniela Barcellona en Malcom. Décidément, cette Dame du lac semble bien difficile à monter de façon convaincante. A moins qu’il ne faille simplement attendre qu’un metteur en scène digne de ce nom s’y attaque. [Laurent Bury]