Les Troyens avec Alagna, la polémique enfle

Pas un été sans que Roberto Alagna ne défraye la chronique. Après le si de Turandot à Orange l’an passé qui divisa les aficionados (voir brève du 30 juillet 2012), c’est au tour de l’incident des Troyens le 15 juillet dernier à Marseille d’agiter le Web (cf. compte-rendu). Notre page Facebook, elle-même, voit s’affronter en bataillon serré partisans et détracteurs du ténor public numéro un. Escroc pour les uns, selon le mot lancé par un des spectateurs de ces fameux Troyens, victime pour les autres, condamné à la vindicte populaire sans aucune forme de procès alors qu’avant de prononcer un jugement, il faudrait disposer de tous les tenants de l’affaire. Qui a tort ? Qui a raison ? Les deux mon capitaine. Quels qu’en soient les motifs, Roberto Alagna n’aurait pas dû sauter de la scène à la salle le 15 juillet dernier, par respect pour ses partenaires qu’il a placé dans une situation embarrassante et par égard pour le public, qui dans sa majorité ne demandait qu’à manifester son enthousiasme. Faut-il pour autant l’accabler de tous les maux, jusqu’à interpréter l’annulation du concert du 19 juillet aux Chorégies d’Orange comme un caprice ? Faisons la part entre l’artiste, par définition sensible, et l’homme trop sanguin. Admettons que l’un puisse être fragile et l’autre en méforme et surtout, ne soyons pas dans nos jugements intransigeants, voire inhumains, puisqu’on le sait : l’erreur est humaine. [Christophe Rizoud]