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Reprise d’un spectacle donné en avril 2012 à La Monnaie et réduit ici à une version de concert, l’Orlando de Haendel dirigé par René Jacobs a fait salle comble vendredi 2 août au Concertgebouw de Bruges, à l’occasion de l’ouverture du 50e festival de musique ancienne, et ce n’est que justice. Sans la mise en scène de Pierre Audi, et profitant de ce que sa fine équipe était réunie pour un enregistrement à paraître en 2014 chez Archiv Produktion (DGG), René Jacobs a démontré une fois de plus combien il excelle à réunir des distributions idéales, et à insuffler à ses musiciens l’énergie et la passion qu’il faut pour transporter le public. Figure centrale de la soirée, incarnant le rôle titre dans sa chair et dans ses tripes, Bejun Mehta en très grande forme campait un Orlando fantasque et irascible, émouvant jusque dans sa folie même. Un rien moins investies dans leurs rôles mais tout aussi virtuoses, Sophie Karthaüser (Angelica) et Sunhae Im (Dorinda) lui donnaient la réplique, la première pleine de pureté et de noblesse, la seconde un peu plus maniérée. Très applaudie également, la mezzo Kristina Hammarström prêtait au rôle de Medoro sa voix chaude au charme pénétrant. La basse Konstantin Wolff (Zoroastre) complétait la distribution. L’orchestre B’Rock, débordant d’énergie autant que d’imagination, convaincant de bout en bout, confirmait à ceux qui en doutaient encore qu’il se hisse désormais au rang des meilleures phalanges baroques du moment. [Claude Jottrand]