Christoph Waltz © DR
Interrogé à propos du Rosenkavalier qu’il met en scène au Vlaamse Opera à partir du 15 décembre prochain, Christoph Waltz, célèbre d’abord pour ses rôles dans des films de Quentin Tarantino et Roman Polanski, explique : « Aujourd’hui nous lisons cette histoire tout autrement. […] Lorsque l’on s’attend uniquement à une reproduction de ce qui est déjà connu, l’on retombe dans une espèce de consommation artistique que je trouve regrettable. Le théâtre doit à chaque fois être une expérience. […] Nous avons rapidement compris que nous voulions privilégier notre propre invention stylistique. […] Présenter l’opéra exactement comme cela se faisait du temps de Strauss et Von Hofmannsthal pourrait être vu comme une trahison. » Voilà des propos qui augurent d’une relecture décapante, à laquelle ne devrait cependant pas participer le décor (« Je me retrouve parfaitement dans la devise de l’architecte viennois Adolf Loos, qui affirmait que l’ornementation est un crime. Pour moi, il est essentiel de créer de l’espace pour la musique – l’élément le plus important –, ainsi que pour les personnages et pour le public. L’action doit rester transparente pour le spectateur. Moi-même, en tant que spectateur, je veux qu’un récit m’entraîne ; il faut donc que l’espace scénique respire. »). Quant à la dimension psychologique des personnages, elle semble se résumer à cette phrase : « La Marschallin est avant tout une femme pleine de joie de vivre ! ». De là à en déduire que l’on devrait bien s’amuser, il n’y a qu’un pas que semble justifier le label apposé par Richard Strauss à son opéra : Komödie für Musik. [Christophe Rizoud]
Richard Strauss : Der Rosenkavalier. Nouvelle production | Coproduction avec les Théâtres de la Ville de Luxembourg et le Royal Opera House Covent Garden à Londres. Direction musicale Dmitri Jurowski. Mise en scène Christoph Waltz. Vlaamse Opera, du 15 décembre 2013 au 19 janvier 2014. Plus d’informations.