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Depuis quelques années, le Met s’ouvre aux metteurs-en-scène les plus innovants d’Europe, imposant au public new-yorkais une soudaine remise à niveau. En confiant Le Prince Igor à Dmitri Tcherniakov, Peter Gelb ne prend pourtant pas grand risque : d’une part, parce que les mélomanes américains risquent moins de se scandaliser de l’éventuelle transposition d’une œuvre aussi méconnue outre-Atlantique, d’autre part, parce que le redoutable Russe semble avoir mis beaucoup d’eau dans sa vodka, en leur offrant un spectacle ravissant pour les yeux, à en juger d’après le joli champ de coquelicots qui servira de décor à la deuxième partie. Loin des dépotoirs et autres aires d’autoroute, voilà qui devrait réconcilier les New-yorkais avec ce qu’ils sont nombreux à considérer encore comme l’Eurotrash. Enfin, reste à voir si le public affluera, ce qui ne semble pas gagné pour l’instant (voir notre précédente brève). [Laurent Bury]