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Karajan, Strauss : d’une luxueuse pierre, deux coups

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Brève
4 juillet 2014
Karajan, Strauss : d’une luxueuse pierre, deux coups

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Deutsche Grammophon poursuit la célébration du 25e anniversaire de la mort d’Herbert von Karajan en ajoutant aux compilations déjà proposées, un coffret qui saura séduire les collectionneurs. Richard Strauss en est le meilleur des prétextes, puisqu’il fait lui aussi cette année l’objet de commémorations, en l’occurrence le cent-cinquantenaire de sa naissance. Pour l’occasion, on n’a pas lésiné sur les moyens, A l’exemple de l’hommage récemment rendu à Luciano Pavarotti, le coffret en question se présente sous la forme d’une édition luxueuse limitée à 5000 exemplaires avec onze CD, un disque Blu-ray et un livret de 80 pages richement illustré. Elle comprend, remastérisés, une grande partie des enregistrements straussiens dirigés par Herbert von Karajan pour le label jaune des années 1940 aux années 1980. D’une nuée de poèmes symphoniques – Also Sprach Zarathustra, Till Eulenspiegels, Don Quixote, Tod und Verklärung, Don Juan, certains en plusieurs versions – se détachent les Quatre derniers Lieder interprétés d’une voix radieuse par Gundula Janowitz et Der Rosenkavalier capté sur le vif à Salzbourg en 1960.

Riche idée que d’avoir privilégié cette version, d’une qualité sonore moindre mais d’une vivacité théâtrale supérieure à celle, studio, de 1983 (Anna Tomowa-Sintow, Agnès Baltsa, Kurt Moll, Janet Perry). Le premier des atouts en est Lisa della Casa, grande Maréchale oubliée de la discographie officielle, dont la dignité reste exemplaire d’un bout à l’autre de la partition. Sena Jurinac est le plus subtil des Oktavian. Hilde Güden accuse quelques duretés dans l’aigu qui empêchent Sophie de rayonner autant qu’on l’aimerait et Otto Edelmann, en Baron, fait preuve une fois de plus d’une vérité dramatique confondante. Quant à la direction d’Herbert von Karajan, enflammée, elle appartient à l’histoire.

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