Toulon, une nouvelle saison dans le mauvais temps

Mauvais temps pour les maisons d’opéra contraintes de revoir leurs ambitions comme leurs dépenses à la baisse. Même si « la misère est moins triste au soleil », Toulon n’échappe à la règle avec aucune nouvelle production en 2015-2016 quand la saison actuelle en comptait deux (Katia Kabanova et Giulio Cesare). Avec 1 million d’euros en moins (sur un budget de 10), Claude-Henri Bonnet, le directeur général et artistique de l’Opéra de Toulon, a privilégié la quantité à la nouveauté, ce qui parait le choix le plus raisonnable pour employer à temps plein les forces vives de la maison, chœur et orchestre compris. Sept titres occuperont donc l’affiche la saison prochaine, tous dans des mises en scène déjà applaudies ailleurs : Il trovatore à Trieste, Cosi fan tutte à Tours, Les Mousquetaires au couvent à l’Opéra Comique en juin prochain, Pelléas et Mélisande à Nice, L’Opéra de quat’sous (en version française) à Reims, Tosca à Liège, La Traviata signée Henning Brockhaus un peu partout en Italie. Comptons alors sur les chanteurs pour faire la différence : ceux que l’on connaît – Yolande Auyanet (Leonora), Alexandre Duhamel (Guglielmo), Sébastien Guèze (Gontran de Solanges), Sophie Marin-Degor, Laurent Alvaro et Guillaume Andrieux (Melisande, Golaud et Pelléas), Carlos Almaguer (Scarpia)… – et ceux que l’on ne connaît pas encore – Valery Angela Nisi et Francesco Castoro (Violetta et Alfredo), Murat Karahan (Manrico), Stefano La Colla (Mario Cavaradossi)… Un peu de théâtre, quelques ballets, une série de grands concerts destinés à mettre en valeur l’Orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon complèteront un panorama dont il convient de saluer, en une période pas évidente, ce que Paul Fort et Brassens concédait à leur petit cheval dans le mauvais temps : le courage.