Natalie Dessay à Clermont-Ferrand : la pudeur est aussi un talent

Parions que ses fans espéraient un tant soit peu la retrouver comme au temps de sa splendeur : une Natalie Dessay qui n’aurait pas mis définitivement sous le boisseau l’éclat de la Reine de la Nuit, d’Olympia ou Lakmé, quand bien même le programme du spectacle Rio-Paris de ce jeudi 30 avril à l’Opéra de Clermont-Ferrand avec le Centre Lyrique d’Auvergne ne s’y prêtait guère. La diva avait donc choisi de se mettre au diapason populaire de ses désormais consœurs Agnès Jaoui et Helena Noguerra, accompagnées à la guitare par Liat Cohen. Un répertoire moins exigeant techniquement parlant mais que l’on ne saurait pour autant qualifier de léger, car tout aussi sollicitant en terme d’implication et d’émotion. Tour à tour en solo, duo ou trio sur des musiques de Jobim, Baden Powel, Gilberto, Bonfa, Moraes, Mendonça, la blonde soprano est venue dire sans appuyer le trait, que la saudade brésilienne généreusement métissée de couleurs afro-américaines, était lyrico -compatible. On ne se renie pas du jour au lendemain… même si la toujours diva sait mettre en sourdine les feux de ses aigus dans la cantilène de la 5^e des Bachianas brasileiras. Histoire de ne pas voler la vedette à ses complices à la scène ? Jusqu’au bout la classe !