L’incident des 52 000 euros de facture téléphonique d’un délégué syndical FSU et la curée médiatique qui s’en est suivie auront mis en lumière la grande fragilité des comptes de l’Opéra de Paris. Un mail adressé le 14 septembre par le directeur adjoint de l’Opéra, M. Thiellay, aux syndicats et publié sur le site de la FSU indique en effet que les deux grèves ayant marqué le début de la saison ont « déjà coûté plus de 400 000 € ». Et il ajoute : « Le résultat de l’année 2015 sera au mieux égal à zéro ». Pour mémoire, le rapport annuel 2014 prévoyait pour 2015 un bénéfice de 800 000 euros (après un bénéfice de 3,7 millions réalisé en 2014) et ce malgré des hypothèses financières très prudentes. La baisse prévue du résultat net s’explique en partie par une politique d’investissement très dynamique, mais depuis, des coûts imprévus ont plombé cet équilibre économique : coût des grèves, mais aussi octroi de primes à diverses catégories de salariés, au grand dam du syndicat Force Ouvrière, pourtant moins radical que la FSU, qui observe dans un courrier du 25 septembre qu’ « une sorte de « manne » semble fleurir partout dans notre désert social, mais seuls quelques élus semblent en tirer parti ». En cause, entre autres, la prime de 500 euros versée aux artistes du choeur pour leur travail acharné sur Moses und Aron. A quoi se sont ajoutés des dépenses exceptionnelles – par exemple, des indemnités de licenciement. Enfin les recettes décevantes enregistrées par Don Giovanni et Moses sont avancées par certaines sources comme une cause supplémentaire de fragilisation, sans qu’à ce stade d’autres indicateurs que la grande braderie des tickets (intervenue pour Moses avant la première) ne permettent de l’assurer. Avec un résultat « au mieux égal à zéro », un fonds de roulement prévisionnel fortement impacté par les investissements voulus par Stéphane Lissner, des subventions et des recettes propres prévues en baisse, l’Opéra de Paris traverse une transition financière délicate. Il en a vu d’autres, certes, mais l’heure n’est pas à la sérénité. On comprend mieux les nombreux appels à la responsabilité lancés aux partenaires sociaux par la direction de l’Opéra et la bombe qu’a pu représenter, dans ce contexte, la note de téléphone pharaonique (Moïse oblige?) du délégué de la FSU, par ailleurs meneur des grèves ayant coûté si cher à la Grande Boutique. Mécènes, à vos chéquiers !
Opéra de Paris : la première année Lissner dans le rouge ?
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Brève
4 novembre 2015
Opéra de Paris : la première année Lissner dans le rouge ?
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